(pour la santé, et la réussite spirituelle et matérielle, de Chnéor-Zalman ben Liba, et de Yéchouroun ben Liba)

 

Dans le discours ‘hassidique commençant par les mots : ‘Et Yaakov sortit de Béer Chéva’ (‘Bé chaa ché hikdimou’, deuxième tome, page 750), le Rabbi Rachab délivre des enseignements sur l’essence de l’âme Juive qu’il définit comme étant ‘la fille du Roi’.

Ici, le ‘Roi’ désigne le Roi Machia’h qui est lui-même la source de toutes les âmes d’Israël, et ‘la fille du Roi’ représente l’essence de l’âme de chaque Juif, c’est-à-dire la partie la plus essentielle de l’âme, qui ne s’habille pas dans le corps, mais qui réside autour de lui, dans les 4 coudées qui l’entourent.

Le Rabbi Rachab continue sa description en disant que la partie de l’âme qui s’habille dans le corps qui n’est qu’un reflet de l’essence de l’âme, est appellée ‘eved’ (esclave), car elle est en exil, prisonnière du corps et de l’âme animale.

A la lumière de ces exemples le Rabbi Rachab nous donne à comprendre que le travail des enfants d’Israël consiste à raffiner et à purifier constamment l’âme animale afin de libérer l’âme divine de son état ‘d’esclave’.

De fait, l’âme divine qui est prisonnière du corps et de l’âme animale est telle un esclave car elle n’agit pas de son propre gré, et elle travaille malgré elle sans pouvoir exprimer sa propre volonté.

A l’opposé, l’essence de l’âme n’est jamais en exil car elle ne s’habille pas dans le corps et n’est donc pas prisonnière de l’âme animale. Elle n’est jamais sa proie, jamais liée à elle, n’a jamais le moindre lien avec elle.

Le Rabbi Rachab décrit encore ‘la fille du roi’ comme ‘le point du cœur’, ou encore, ‘le point de vérité’ de l’âme, et c’est à ce sujet qu’il est dit : ‘Je dors en exil mais mon cœur est éveillé’.

En effet, la Hassidout définit la Vérité comme une chose qui ne s’arrête jamais. La Vérité ne connaît aucune interruption ni aucune dissimulation, et de la même façon l’essence de l’âme Juive qui est liée à D.ieu d’un lien éternel, ressent constamment sa source et ne s’en sépare jamais. L’essence de l’âme désire continuellement D.ieu, ainsi qu’il est dit : ‘mon cœur est éveillé !’.

Contrairement au niveau d’éved’ qui désigne l’âme quand elle ‘n’agit pas de son propre gré et travaille malgré elle sans pouvoir exprimer sa propre volonté’, le niveau de ‘la fille du roi’ exprime la volonté propre de l’essence de l’âme, qualifiée de ‘pachout’ (simple) et de ‘atsmi’ (essentiel), qui est de s’unir à l’essence divine.

Tout au long de tous les jours de l’année chaque juif s’efforce de raffiner et de purifier son corps en le soumettant à la royauté de son âme divine. Ce travail est celui de l’âme qui s’habille dans le corps, ‘éved’, mais durant tout le mois d’Elloul et pendant le jour de Roch-ha-Chana, nous entendons le son du Choffar, car il détient le pouvoir d’unir l’essence de l’âme, ‘la fille du roi’, à l’âme qui s’habille dans le corps, ‘éved’.

La puissance de la révélation de l’essence de l’âme exprime la royauté du Machia’h. Cette révélation dépend du travail de chaque juif tout au long de l’année. Il consiste à révéler ‘le point de vérité’, la volonté la plus profonde du cœur, ‘Réouta dé Liba’, au moyen de la prière, et par le fait de méditer à la grandeur de D.ieu, à Sa lumière bénie qui remplit les mondes, ‘éved’, et qui entoure les mondes, ‘la fille du Roi’, à Son Essence par laquelle Il crée les mondes à partir du néant.

Aussi, tous les efforts qu’un juif accomplit en ce sens ont le pouvoir d’attirer à Roch-ha-Chana, la Royauté de l’Eternel, ‘Mélekh Ha Kadoch’, Le ‘Roi Saint’.

Cette année, nous avons lu la Paracha ‘Nitsavim’ séparément de la Paracha ‘Vayéle’h’. Avec l’aide de D.ieu nous lirons la Paracha ‘Vayéle’h’ ce Chabbat, lequel précède Yom Kippour.

Dans le Dvar Mal’hout (page 370), le Rabbi nous enseigne que le Chabbat ‘Nitsavim’ qui précède Roch-ha-Chana, est comparé au Chabbat qui a précèdé la Création du monde, et le Chabbat ‘Vayéle’h’, appellé aussi ‘Chabbat-Chouva’, qui succède à Roch-ha-Chana, est lui-même comparé au Chabbat qui vint après que fut achevée la Création du monde.

Les sept jours qui séparent Roch-ha-Chana de Yom Kippour correspondent aux sept jours de la semaine de l’année entière. Pendant chacun de ces sept jours nous réparons tous les jours de l’année qui vient de passer. Le lundi des 10 jours de Téchouva nous réparons tous les lundis de l’année passée, le mardi nous réparons tous les mardis de l’année…De même pendant ce Chabbat Chouva, nous réparons tous les Chabbat de toute l’année.

Le Chabbat a ceci de particulier, qu’en ce jour sacré toutes les choses de ce monde retournent à leur source, à leur racine céleste. C’est la raison pour laquelle le Rabbi souligne que les lettres de ‘Chabbat’ sont les mêmes que celles de ‘Téchouva’. Le mot ‘Chouva’ signifie ‘Retour’.

Ainsi, à la lumière de ce qu’il vient d’être dit, il apparaît que ce ‘Chabbat Chouva’ met en évidence la mission de chaque juif de faire retourner ce monde matériel vers son état spirituel, le niveau du Chabbat.

C’est à cela que se rapporte la déclaration du Baal-ha-Tanya, que le Rabbi rapporte dans le Hayom-Yom, selon laquelle ‘la mission d’un Juif est de faire du spirituel à partir du matériel’.

C’est en cela que consiste notre réparation durant les 10 jours de Téchouva. Agir sur nous-même et sur ce monde afin de passer de l’état de ‘éved’ à celui de ‘la fille du Roi’. Agir de manière à retourner vers la racine de notre âme pour révéler sa puissance, et faire de nous-même et de monde matériel une demeure pour l’Essence divine.

Tout ce que nous accomplirons en ce sens durant les jours de la semaine de ces 10 jours de Téchouva, connaîtra l’élévation le jour du ‘Chabbat Chouva’, et permettra de ce fait de réparer tous les jours, et tous les Chabbat, de l’année qui viennent de passer.

Il est publié dans les Ma’hzorim de la prière de Roch-ha-Chana et de Yom Kippour un discours ‘hassidique de l’Admour Hazaken intitulé ‘Ha Kol Kol Yaakov’. Dans ce discours, l’Admour Hazaken nous enseigne que la Tsédaka est le moyen d’attirer et de ‘révéler ‘la lumière de la Face du Roi’ dans ce monde matériel, et de redonner ainsi la vie à tous les esprits abbatus…’.

A présent, ce monde reçoit sa vitalité de ‘Klipat Noga’, et la matérialité de ce monde nous empêche de voir et de percevoir ‘la lumière de la Face du Roi’. Or, le fait de donner la Tsédaka consiste à planter une graine qui aura le pouvoir de faire pousser, c’est-à-dire de faire naître dans l’obscurité de ce monde inférieur, ‘la lumière de la Face du Roi’.

‘La voix est la voix de Yaakov’, ‘Ha Kol Kol Yaakov’, et le nom de ‘Yaakov’ se décompose en ‘Youd-Ekev’. Ainsi, l’Admour Hazaken nous enseigne ici que la lettre ‘Youde’ de ‘Yaakov’ représente ‘la lumière de la Face du Roi’ que l’on dévoile à partir de la matière de ce monde inférieur : ‘Ekev’, dans laquelle elle s’habille et se cache. C’est au moyen de l’attribut de la miséricorde, qui est l’attribut de Yaakov, et par l’accomplissement de La Mitsvah de la Tsédaka, que l’on parviendra à dévoiler cette lumière qui n’a pas de fin, ‘la lumière de la Face du Roi’.

L’Admour Hazaken dit dans son discours que cette lumière jaillira de l’obscurité ‘comme un éclair qui sort des nuages épais et obscurs dans lesquels il était caché, pour jaillir et éclairer le monde entier.

Cette image n’est pas sans nous rappeller que la Délivrance finale elle-même surgira de l’exil ‘en un clignement d’oeil’, à l’exemple de l’éclair qui jaillit dans le ciel en un instant furtif.

Dans ce cas ‘la lumière de la Face du Roi’ illuminera notre âme et ce monde pour un Chabbat éternel, dès-à-présent avec l’aide de D.ieu.

En un clignement d’oeil.