Pour la réussite spirituelle de Nissim ben Hanna- Myriam et de Elie ben Hanna-Myriam, ainsi que tous leurs proches

Un jour un homme entra dans la maison du ‘Hassid du Baal Chem Tov, Rabbi Yi’hiel-Mi’haël Mi Zlotchov. Face à la pauvreté qui régnait dans la pièce, la personne demanda au Sage si la Bénédiction que l’on dit au matin pour remercier D.ieu « de pourvoir à tous nos besoins » avait une raison d’être dans son cas.

Rabbi Yi’hiel-Mi’hael devait-il réciter cette Bénédiction, alors que le vide qui régnait dans la pièce laissait clairement apparaître qu’Hachem ne pourvoyait à aucun de ses besoins ?

Rabbi Yi’hiel-Mi’haël Mi Zlotchov lui répondit : « Je remercie D.ieu de m’avoir donné précisément la pauvreté »

Parmi les enseignements du Dvar Mal’hout sur la Paracha Kora’h, le Rabbi nous enseigne que la lettre Rèch et la lettre Dalèt symbolisent la pauvreté.

Rèch est la première lettre du mot Rach qui signifie « Pauvre », et Dalèt est la première lettre du mot Dal qui signifie aussi « Pauvre ».

Or, il s’agit de deux sortes de pauvretés, totalement différentes l’une de l’autre.

Rach désigne celui qui est pauvre spirituellement, celui qui ne possède aucun lien avec la Sainteté.

Dal désigne « celui qui est totalement soumis à la Sainteté ».

Cette soumission est allusionnée par la différence entre la forme du Rèch et du Dalèt.

Si l’on ajoute un Youd sur le côté droit du trait supérieur du Rèch on obtient la lettre Dalèt.

Le Dalèt possède un Youd que le Rèch ne possède pas, et ce Youd constitue l’unique différence qui existe dans la forme de ces deux lettres.

Ce Youd qui n’est qu’un simple point, exprime la qualité de la soumission la plus totale vis-à-vis de L’Eternel. La lettre Rèch évoque celui qui est pauvre spirituellement (Rach) car elle ne possède pas le ‘point de soumission » que possède la lettre Dalèt.

Dans le Dvar Mal’hout le Rabbi explique que c’est précisément parce que le ‘Pauvre » (Dal) est soumis à D.ieu qu’il peut connaître l’élévation.

Il rapporte à ce sujet le verset du Téhilim (30, 2) :

« Je T’exalte, Eternel, car Tu m’as grandi et Tu n’as pas permis que se réjouissent mes ennemis à mon sujet ».

Le Rabbi souligne que l’expression ‘Tu m’as grandi » se dit en hébreu : דליתני(Dilitani).

Ainsi Dalet, « Pauvreté », est la racine du mot Dilitani, « Tu m’as Grandi ». La soumission à D.ieu (le point de soumission du Dalet) nous permet de parvenir à des niveaux très élevés : ‘Tu m’as grandi ».

Dans le même ordre d’idées, il est possible ici de faire le ‘Hidouch suivant :

‘Un homme pauvre » se dit en hébreu איש דל אחד et la valeur numérique de איש דל אחד est égale à 358 comme la valeur numérique de Machia’h.

Pour comprendre le sens de la Pauvreté tel qu’il vient d’être défini par le Rabbi, il convient ici de rapporter la définition que nous donne la ‘Hassidout de la Séfira de Mal’hout du monde d’Atsilout.

A nouveau, le lien qui existe entre la « Grandeur » et la « Pauvreté » apparaît ici à l’évidence. « Mal’hout » signifie « Royauté », et la Séfira de Mal’hout est aussi appelée « Pauvre » car elle ne possède pas de lumière qui lui est propre. En effet, toute la lumière qu’elle dispense dans les mondes inférieurs ne provient pas d’elle-même. Mal’hout est « Pauvre » car ne possédant rien, elle reçoit tout sa lumière de toutes les Séfirot du monde d’Atsilout.

Ainsi à l’exemple de cet « homme pauvre » qui désigne le Machia’h, la Séfira de Mal’hout est appelée « Pauvre » bien qu’elle incarne la « Royauté » parmi toutes les Séfirot de l’enchaînement des mondes.

Par ailleurs, la ‘Hassidout nous enseigne que dans les temps messianiques la Séfira de Mal’hout s’élèvera au-dessus de toutes les Séfirot, ainsi qu’il est dit : « Une femme vertueuse (Malhout) est la couronne de son mari (Mal’hout sera au-dessus de toutes les Séfirot) ».

C’est précisément par la soumission que l’on parvient aux plus hauts niveaux, et cela s’accorde avec l’enseignement des Sages selon lequel « la pauvreté est le Kéli (réceptacle) de la richesse ».

A la lumière de ce qu’il vient d’être dit nous pouvons comprendre plus profondément la déclaration du Rabbi selon laquelle un ‘Hassid doit être riche pour pouvoir accomplir les Commandements divins dans la largesse.

La pauvreté est le Kéli de la richesse, et dans ce cas, devenir riche implique que l’on doit se soumettre totalement à D.ieu. Ainsi, lorsque le Rabbi demande à son ‘Hassid d’être riche, il sous-entend qu’il doit être totalement soumis à D.ieu.

C’est à cela que se rapporte le « Hayom Yom » du mercredi 27 Sivan 5703 : « Il est écrit : Et L’Eternel te bénira en tout ce que tu feras. Un homme doit uniquement constituer un réceptacle, par lequel D.ieu lui enverra sa subsistance. Il doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour le purifier de toute trace d’impureté et de manque de loyauté. Ce réceptacle sera donc basé sur les Lois de la Torah. Il méritera ainsi la double Bénédiction divine : il connaîtra la prospérité matérielle et sa richesse sera judicieusement utilisée ».

Le sujet de la pauvreté, telle qu’elle est définie ici, s’accorde avec l’enseignement que le Rabbi dévoile dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha, où il est question du miracle du bâton d’Aaron.

Le Rabbi définit un miracle comme un évènement qui bien qu’il soit au-delà de la nature, s’habille dans la nature.

Par exemple, L’Eternel fit le miracle de suspendre le soleil dans le ciel pour laisser le temps à Yéochoua, et à son armée, de vaincre leur ennemi. Ce miracle s’habille dans la nature par le fait que les enfants d’Israël devaient gagner la guerre, non pas seulement grâce à un miracle divin, mais grâce aussi à leurs propres forces : de manière naturelle.

L’homme est associé à D.ieu et participe à la Création de ce monde, et c’est pour cela que le Rabbi introduit dans le Dvar Mal’hout le sujet de la Pauvreté.

C’est précisément la soumission à D.ieu qui permet à un Juif de devenir « un réceptacle basé sur les Lois de la Torah, grâce auquel il méritera la double Bénédiction divine ».

C’est aussi grâce à ce réceptacle qu’il introduira des lumières divines qui sont au-delà des limites de la nature, dans la nature.

Ainsi, « un miracle qui s’habille dans la nature » évoque aussi le dévoilement de l’essence de l’âme (‘le miracle' ») dans le corps (‘la nature »). Le dévoilement de la partie de l’âme qui ne s’habille pas dans le corps, qui est au-delà de l’enchaînement des mondes, dans les forces de l’âme qui s’habillent dans le corps (selon l’enchaînement des mondes).

L’exemple du soleil qui arrêta sa course le jour du 3 Tamouz, n’est pas non plus sans évoquer la soumission totale d’un ‘Hassid face au Rabbi.

En effet, la Torah a comparé Yéochoua à la lune, et Moché au soleil.

Ainsi, à l’image du soleil qui a arrêté sa course dans le ciel pour permettre aux enfants d’Israël d’avoir le temps de vaincre l’ennemi, c’est par notre totale soumission au Rabbi que nous aurons le mérite de fixer la lumière du Rabbi dans nos vies, afin de mener à bien le combat de D.ieu, et de provoquer la venue de notre Juste Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.