« Ces missiles visaient un « dépôt d’armes appartenant aux milices iraniennes ou au Hezbollah libanais »

La Syrie a indiqué qu’Israël avait attaqué mardi une base militaire au sud de Damas, utilisée par les forces iraniennes.

Au moins neuf combattants pro-régime ont été tués mardi soir dans le tir de missiles israéliens visant un secteur proche de Damas, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

« Neuf combattants appartenant aux Gardiens de la Révolution iraniens ou aux milices chiites pro-iraniennes ont été tués » dans le secteur de Kesswa, a indiqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. Les « dépôts d’armes ciblés appartiennent à la Garde révolutionnaire iranienne », a-t-il ajouté.

L’armée syrienne a également affirmé avoir intercepté mardi soir deux missiles israéliens visant un secteur proche de Damas, a indiqué l’agence officielle syrienne Sana.

« La défense anti-aérienne a intercepté deux missiles israéliens lancés contre (le secteur de) Kesswa et les ont détruits », selon Sana.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a pour sa part rapporté que ces missiles visaient un « dépôt d’armes appartenant aux milices iraniennes ou au Hezbollah libanais », a indiqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Israël a déployé des systèmes de défense et placé ses forces « en état d’alerte élevé face au risque d’une attaque », a dit l’armée israélienne, joignant à son communiqué une vidéo de batteries antimissiles en cours d’installation et d’appareils de guerre en phase de décollage et d’atterrissage, avec ce qui ressemble au Golan en toile de fond.

L’agence avait fait état plus tôt « d’explosions » dans ce secteur, tandis que la télévision syrienne avait retransmis des images de flammes qui selon elle se dégageaient d’un incendie provoqué par la destruction des deux missiles. 

Israël n’a pas fait de commentaires.

Ce n’est pas la première fois que ce secteur au sud-ouest de Damas est visé. Israël y avait déjà bombardé des positions militaires, notamment un dépôt d’arme en décembre.

Mardi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a dit « soutenir totalement » le retrait américain de l’accord nucléaire avec l’Iran, tandis que le Golan était placée en état d’alerte élevé devant l’éventualité d’une attaque iranienne venue de Syrie.

Israël a effectué ces dernières années, et particulièrement depuis 2017, de nombreuses frappes en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad ou son allié, le Hezbollah libanais.

Le 9 avril, des missiles ont été tirés contre la base militaire T-4 dans la province centrale de Homs, tuant jusqu’à 14 combattants, dont sept Iraniens, au surlendemain d’une attaque chimique présumée imputée au régime syrien. Cette base avait déjà été visée par l’armée israélienne en février.

Le 26 avril, le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a affirmé que son pays s’en prendra à toute tentative d' »implantation militaire » iranienne en Syrie, notamment dans la région du Golan, limitrophe d’Israel.

Trois jours plus tard, au moins 26 combattants en « majorité » iraniens ont été tués dans des tirs de missiles contre des positions militaires du régime, selon l’OSDH. Un aéroport militaire d’Alep (nord) et la Brigade 47 à Hama (centre), où sont stationnées des forces iraniennes, ont été visés par ces bombardements « probablement israéliens », selon l’ONG.

Israël et la Syrie sont officiellement en état de guerre. Les relations sont d’autant plus tendues que trois ennemis d’Israël opèrent sur le théâtre syrien: le régime lui-même, et ses grands alliés, l’Iran et le Hezbollah libanais pro-iranien. i24news