Loubavitch.fr

Le verset ‘Hayé Sarah 24, 4 dit : «C’est dans mon pays et dans ma patrie que tu iras et prendras une femme pour mon fils, pour Its’hak(1)».

La première mission dont il est fait état dans la Torah est celle qu’Avraham confia à Eliézer. En effet, notre père Avraham délégua son serviteur fidèle, Eliézer, à ‘Haran, afin d’y trouver une épouse pour le fils qu’il aimait tant(2), Its’hak.

De fait, la finalité de cette mission était d’assurer la pérennité du peuple d’Israël, de donner naissance à d’autres Juifs, les fils du peuple d’Israël. Et, afin d’atteindre cet objectif,

Avraham n’hésita pas à envoyer son serviteur fidèle, Eliézer, dans un endroit aussi inférieur, aussi dévoyé, aussi écarté des valeurs morales que `Haran(3).

Il est significatif de constater que cette mission est la première dont la Torah fait état(4). En effet, elle délivre un message éternel, pour toutes les générations, s’appliquant à la mission que chaque Juif reçoit, dans ce monde. Celle-ci consiste à rapprocher les autres Juifs des valeurs juives traditionnelles(5). Car, cette activité doit concentrer l’essentiel des efforts de chacun. Un Juif doit donner d’autres fils à notre Père Qui se trouve dans les cieux(6), apporter aux Juifs qui se sont éloignés la Lumière de la Torah et des Mitsvot, pour leur permettre de réintégrer les sentiers de la Tradition.

Pour cela, il faut se rendre dans les endroits les plus éloignés(7), spirituellement, les plus étrangers à la sainteté et à la Torah, afin d’y trouver un Juif qu’il sera possible de rapprocher du service de D.ieu. Celui-ci, à son tour, fera revenir d’autres âmes juives(8), qui, de la sorte, figureront également parmi les familles du peuple d’Israël.

(Discours du Rabbi, Séfer Ha Si’hot 5748, tome 1, page 84)

 Notes :
(1) C’est dans ces termes qu’Avraham confia à son serviteur Eliézer la mission de trouver une épouse pour son fils, Its’hak.
(2) Comme en atteste le verset, quand le Saint béni soit-Il demande à Avraham de le sacrifier : «ton fils, ton unique, que tu aimes, Its’hak».
(3) Nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, expliquent que liaran est de la même étymologie que liaron, la colère. Ils en déduisent que cet endroit était : «la colère de D.ieu dans le monde». Ils précisent aussi que Rivka s’y trouvait : «comme une rose parmi les ronces». Néanmoins, Avraham insista, tout particulièrement, pour que l’épouse de son fils soit issue de sa famille, au point que, quand Eliézer proposa sa propre fille, si sa mission à liaran s’avérait infructueuse, Avraham lui répondit : «Mon fils est béni et ta fille est maudite» !
(4) Ce qui lui confère un caractère prioritaire, une importance particulière.
(5) Tout comme Eliézer reçut pour mission de permettre le mariage d’Its’hak, afin qu’il donne naissance au peuple d’Israël.
(6) Leur donner naissance spirituellement.
(7) Au point d’être comparables à liaran.
(8) Conformément à l’expression de nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction : «humide au point d’humecter».