Photos : Elyahou Azoulay

Trois cimetières juifs se trouvent à Alexandrie, sous garde à demeure. Des murs découragent les squatters, mais pas les ordures que passants ou voisins jettent par- dessus. Les trois ont besoin d’une remise en forme générale et d’un entretien paysager régulier que la communauté n’assume plus, faute de force vive et la volonté d’y consacrer les fonds nécessaires.

Les herbes et les buissons sauvages prolifèrent rendant la marche dangereuse (serpents, scorpions) et l’accès difficile. Certaines tombes ont été dénudées, d’autres tombes ont besoin d’être consolidées.

Les trois cimetières se trouvent au centre d’une ville à explosion démographique continue. Les deux cimetières les plus récents, à Chatby, se situent dans le « quartier » des cimetières (musulmans, coptes, catholiques). À ce titre, ils sont relativement protégés, pour l’instant, de l’appétit des promoteurs immobiliers. Cependant celui de Mazarita, en zone de forte densité immobilière, a fait l’objet de pressions inadmissibles, à savoir que faute d’entériner la plantation massive d’arbres à l’intérieur, il devait disparaître et tous les ossements être transportés ailleurs. Le précédent du cimetière de Tanta, qui n’est plus qu’une simple plaque par dessus une fosse commune, était là pour figer les esprits.

La communauté a dû se plier, sans autre forme, aux exigences transmises par le gouvernorat. Les immeubles modernes érigés sur le pourtour souffraient de la vue des monuments funéraires.

On peut comprendre les besoins d’une nouvelle réalité, mais le manque de représentation et de voix de la communauté a conduit à la plantation débridée d’arbres dont les dimensions futures achèveront la démolition des tombes et assureront la disparition du cimetière au profit de Baobabs géants- qui seront peut-être même encore garnis au pied par des détritus jetés par delà les murs. D’un autre côté, le Gouverneur d’Alexandrie soucieux d’améliorer l’aspect général de la ville, a entrepris la réfection extérieure des murs visibles, aux frais de la municipalité.

Pourtant le gouvernement Egyptien est sensible à la question du respect des morts, puisque c’est un précepte de l’Islam. Il a en outre déjà accepté des aménagements et des interventions lors de la construction de la route devant enjamber Bassatine au Caire. L’Association Internationale Nebi Daniel a décidé d’entreprendre la réfection des principales allées traversières et latérales de Chatby 2. On trouvera ci -contre le devis de l’entrepreneur.

La communauté d’Alexandrie a également la responsabilité du tombeau du thaumaturge le Rav Abou Hassira, mort en 1880, proche de Damanhour. Ce site est un lieu de pèlerinage pour les Juifs originaires du Maroc, en provenance principalement de France, du Maroc et d’Israël. Ce pèlerinage auquel se joignaient certains juifs d’Egypte, dans le passé, exacerbe les tensions avec le voisinage et peut conduire à des décisions extrêmes, affectant l’ensemble du patrimoine.

Le cimetière de Bassatine au Caire a été pillé. Parmi les plus vieux cimetières juifs au monde, datant du IX° siècle, il n’était pas entouré de murs dès l’origine. Dans un endroit désert à l’époque, son extension put ainsi se faire dans le temps. Malheureusement la ville a rapidement rejoint le désert et c’est ainsi que les plaques de marbres ont disparu depuis 1967, et que des squatters s’y trouvèrent installés à demeure.

La communauté, et en particulier Mme Weinstein, obtint que les squatters soient légalement délogés. Grâce à la Fédération Sépharade Mondiale en Suisse, et au groupe Hassoun en France, elle obtint les fonds pour la construction d’un mur d’enceinte de 2 Km permettant de recouvrer 2/3 du cimetière de 260 000 M2. Mme Weinstein oeuvra pour la sauvegarde de 300 tombes, mises en danger par la construction d’un périphérique, et permis le repérage des tombes du cimetière par un groupe d’étudiants américains. Elle a entrepris un embellissement floral du cimetière. nebidaniel.org

 

Kadish sur la tombe de la grand mère a.h d’Elyahou Azoulay (Zouzou)