La prière de la Amida que nous récitons trois fois par jour est un long moment de silence au milieu de notre prière dite à haute voix. Comment pourrait-il en être autrement? Nous est-il permis d’élever notre voix lorsque notre âme se tient debout face à D.ieu? Est-il possible de faire le moindre mouvement lorsque l’on se trouve face au Roi des rois? De fait, ce long silence qui est au coeur de notre prière exprime notre plus totale soumission vis à vis de L’Eternel.

D’une certaine manière il est possible d’établir un lien entre la prière de la Amida et le moment de la vie de l’Admour Hazaken pendant lequel il fut emprisonné. En effet, de même que la Amida est un long moment de silence au coeur de notre prière, les 53 jours durant lesquels l’Admour Hazaken fut emprisonné dans une prison du Tsar sont comme un long moment de silence au coeur de la vie du Rebbe.

Cependant, nous devons comprendre que le silence de la Amida tout comme le ‘Silence’ de l’emprisonnement de l’Admour Hazaken, ne sont pas contrairement aux apparences des moments dénués de vitalité. Bien au contraire ces ‘Silences’, sont l’expression d’un dévoilement encore plus élevé que le dévoilement de la lumière divine. Ces ‘Silences’ sont l’expression du dévoilement de  l’Essence divine Elle-même.

L’exemple de Moshé Rabbénou nous permet de comprendre cela. Le nom ‘Moshé’ est absent dans toute la Paracha ‘Tétsaveh’. Dans toute cette Paracha D.ieu s’adresse à Moshé en lui disant ‘Tu’ (‘Atah’). Le Rabbi explique que ‘Tu’ est plus élevé que‘Moshé’, car ‘Tu’ désigne l’Essence de Moshé (alors que le nom ‘Moshé’ ne représente qu’un reflet de l’Essence de Moshé). Dès-lors nous comprenons que le moment (le ‘Silence’) pendant lequel le nom de Moshé disparaît dans la Torah correspond en fait au dévoilement de son Essence (‘Tu’).

Encore une fois, l’occasion nous est donnée de comprendre que ce qui nous apparaît comme un manque de lumière cache en réalité le dévoilement de l’Essence divine.

A la lumière de ce qu’il vient d’être dit, nous pouvons réaliser que le moment de l’emprisonnement de l’Admour Hazaken fut nécessaire pour que le monde puisse recevoir le dévoilement de l’Essence de la Torah. Ces 53 jours de prison sont comparables au moment où une graine se putréfie à l’intérieur de la terre avant de donner naissance à un végétal, une fleur ou une plante. De la même façon ce long ‘Silence’ que représente le séjour de l’Admour Hazaken en prison, nous l’avons comparé à la prière de la Amida. Ce ‘Silence’ a précédé l’éclosion du plus haut dévoilement qu’allait connaître le monde puisqu’il s’agit du dévoilement de la partie profonde de la Torah, la ‘Hassidout.

Dans le Dvar Mal’hout sur la Paracha ‘Vayéchev’ le Rabbi nous donne un très bel exemple pour expliquer que l’obscurité cache l’Essence divine.

L’homme ne ressent absolument pas la Parole de D.ieu qui le crée et le maintient en vie à chaque instant. Contrairement aux anges et aux mondes supérieurs qui ressentent continuellement le Souffle divin qui est à l’origine de leurs existences, l’homme ressent qu’il vit indépendamment de D.ieu. Il ressent qu’il ne doit sa vie qu’à lui-même et non pas à D.ieu.

Or, Seul l’Eternel ne doit Son existence qu’à Lui-même, car rien ne Le précède. Rien n’est la cause de Son Existence. D.ieu Lui-même est la raison de Sa propre existence. Aussi le sentiment que ressent l’homme qu’il ne doit son existence qu’à lui-même, vient du fait que l’Essence de D.ieu est en lui.

Le fait que rien ne précède l’Essence de D.ieu et le fait que l’Essence de D.ieu est en l’homme font que l’homme ressent qu’il ne doit sa vie qu’à lui-même.

Ainsi, le Rabbi conclut que le sentiment que nous ressentons de ne devoir notre existence qu’à nous-même, peut nous apparaître obscur au premier abord, mais en réalité il cache une très grande lumière. Ce sentiment constitue la preuve que l’Essence divine se cache à l’intérieur de nous-mêmes.

A l’évidence Hachem nous a donné les moyens de la dévoiler, et les jours de ‘Hannoucah qui approchent sont là pour en témoigner. Et, à l’évidence c’est par notre attachement au Rabbi et à ses enseignements que nous aurons tous le mérite de dévoiler l’Essence divine en nous-mêmes, et en ce monde, et provoquer ainsi la venue de notre Juste Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.