Pour l’élévation de l‘âme de Chimon ben Chlomo et de Julie bat Aviva

 

 

Dans le Dvar Malhout sur notre Paracha, le Rabbi nous enseigne que les moyens de parvenir à la Délivrance finale ne contredisent pas lexil dans lequel nous vivons. Notre mission consiste en effet à révéler la lumière qui provient de l’obscurité.

L’âme divine est en exil dans le corps, elle s’habille dans une âme animale qui nous attire constamment vers le bas, vers la terre. Cette âme animale cherche sans cesse à assouvir des plaisirs matériels et physiques, et nous devons incessamment lutter contre elle. Cependant, à la lumière du ‘Dvar Malhout’ nous comprenons que notre travail sur l’âme animale ne consiste pas à nous en ‘débarrasser’, car bien au contraire nous devons employer sa force en l’attirant vers le côté de la Sainteté.

Le Rabbi illustre ce concept en disant que si l’on ajoute la lettre ‘Aleph’ au mot ‘Gola’ (exil) on obtiendra le mot ‘Guéoula’ (délivrance).

La lettre Aleph, représente ‘le Maître du monde’ (‘Aloupho chel olam’), et dans ce cas l’enseignement du Rabbi apparaît ici avec clarté. Notre mission consiste bel et bien à introduire le divin, symbolisé par la lettre ‘Aleph’, dans tous les sujets de ce monde inférieur (‘Gola’). C’est en agissant en ce sens que l’on parviendra à raffiner la matière de ce monde pour en faire un réceptacle de la révélation de l’Essence divine.

Ainsi, pendant les 49 jours du compte de l’Omer, nous nous attachons à purifier tous les aspects de notre âme animale, afin que celle-ci devienne un vêtement propre à recevoir le dévoilement de la Torah, le 50ième jour, le jour du don de la Torah, lequel représente la fusion parfaite entre l’esprit divin et notre esprit.

Dans l’un de ses discours ‘hassidiques, le Rabbi Rachab explique que la matière, en apparence, semble dénuée de toute vie. Son immobilité, sa fixité, et son ‘silence’, expriment qu’elle est une chose limitée, mais le Rabbi vient nous dévoiler qu’en réalité c’est le contraire qui est vrai. Il nous enseigne que la matière provient d’un niveau supérieur à celui de la lumière qui s’habille dans l’enchaînement des mondes. De fait, la matière provient de l’Essence divine, laquelle transcende toutes les limites de ce monde matériel.

Il nous est donc donné à comprendre ici l’importance de notre travail, qui consiste à raffiner la matière en accomplissant les Commandements divins.

Le Rabbi Rachab explique que les mondes supérieurs, ‘les cieux’, et même ‘les cieux des cieux’ ne peuvent absolument pas contenir l’Essence divine. Contre toute attente, l’Essence divine fut dévoilée dans le Beït-Ha-Mikdache, lequel se trouve dans ce monde matériel qui est le plus bas et le plus inférieur parmi tous les mondes de la Création.

 

La raison à cela nous est donnée par le Rabbi Rachab. Les mondes supérieurs d’Atsilout (‘les cieux’) et de Kéter (‘les cieux des cieux’), même s’ils sont supérieurs à notre monde inférieur et ‘limité’, demeurent malgré tout limités en comparaison à notre monde, car seul notre monde possède un lien avec l’Essence divine. En effet, la matière a été créée par l’Essence divine, et non par un procédé de cause à effet comme c’est le cas pour l’enchaînement des mondes.

Aussi, dans les temps messianiques, ce lien entre la matière et l’Essence divine apparaîtra à nos yeux, ainsi qu’il est dit : ‘Et toute chair verra que c’est la bouche de l’Eternel qui a parlé’. 

L’exemple le plus significatif de la révélation de l’Essence divine dans le Temple est celui de l’Arche, car lorsque l’Arche, qui contient les Tables de la loi ‘écrites du doigt de D.ieu’, était déposée dans le Saint des Saints, elle ne prenait pas de place !

Il en va de même pour chaque Juif, car l’Essence de l’âme d’un Juif est comparable à l’Arche. Lorsqu’un Juif parvient à révéler la force de l’Essence de l’âme dans son corps, lorsqu’il introduit la lettre ‘Aleph’ dans ce monde inférieur, alors il agit au-delà de toutes les limites, ‘il ne prend plus de place’, car il est parvenu à faire de lui-même et de ce monde inférieur des réceptacles de l’Essence divine.

C’est précisément cela l’enseignement du Rabbi du 28 Nissan, ‘Koah-Nissan’, lorsque le Rabbi déclara ( 28 Nissan, 5751-1991) :

‘Faites tout ce qui est en votre pouvoir. Révélez les lumières les plus intenses, de sorte quelles sintroduisent dans les réceptacles de ce monde’.

Le Rabbi Rachab souligne avec force que L’Essence divine se dévoilera dans notre monde de la même manière qu’elle se révéla dans le Temple. L’Essence divine se révèlera donc au sein même de notre espace physique, et dans notre corps, et dans ce cas le monde, et nous-mêmes, ne serons plus les mêmes. Ils reflèteront l’union entre le Nom ‘Havayé’, et le Nom ‘Elokim’, la rencontre entre l’Illimité divin et les limites de ce monde. Or, cette union n’est possible que par la force de l’Essence divine, c’est la force (Koah) de l’Essence divine qui se révèle au sein de ce monde et de tout ce qu’il contient.

A l’évidence le travail du compte de l’Omer nous prépare à cette révélation, car il convient de ‘rincer sa chair dans l’eau’, de nettoyer les vêtements de l’âme et de raffiner notre âme animale, et ‘conduire sa chair à la Sainteté ne peut être réalisé que par l’effort de l’homme’ (‘Yessod che be Gvura’-‘le fondement de la rigueur’- Compte de l’Omer du 28 Nissan-Koa’h Nissan).

Dès-lors, nous aurons le mérite d’accéder au dévoilement du don de la Torah nouvelle, de la Torah du Machia’h, de la rencontre avec le Roi des rois, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu. 

 

Rav Yaakov Abergel