(pour la réfouah chéléma de Messod ben Aïcha, Prosper)

 

Dans le Dvar Mal’hout sur la Paracha Dévarim, le Rabbi nous enseigne que lorsque le jour du 9 Av tombe le jour du Chabbat, le Jeûne est repoussé au lendemain.

Le Chabbat détient la force de repousser l’aspect négatif du jeûne, pour ne garder que la lumière, le contenu spirituel et profond du jour du 9 Av.

Au sujet de la naissance de Moché, Rachi rapporte dans son commentaire sur la Torah la déclaration des Sages selon laquelle, ‘quand il naquit toute la maison s’est emplie de lumière’ (voir le commentaire de Rachi, Chemot, 2, 2).

Ces paroles peuvent très bien s’appliquer ici, car la naissance du Machia’h illumine ce Chabbat de manière profonde.

De fait, le Rabbi rapporte dans le Dvar Mal’hout une histoire qui est mentionnée dans le Talmud Yérouchalmi (2a, 5a).

Le jour où le Temple fut détruit, un Juif entendit meugler une vache à deux reprises. Il en demanda la raison, et on lui répondit que la vache meugla une première fois parce que le Temple venait d’être détruit, et ensuite une seconde fois, parce que le Machia’h venait de naître.

Cette histoire n’est pas sans évoquer l’enseignement du Maguid de Mèzeritch selon lequel, un état de ‘néant’ précède la création de toutes choses.

L’exemple donné est celui d’une graine que l’on plante dans la terre. Une fois plantée, la graine se putréfie. Or, ce n’est qu’après ce stade de ‘néant’, de putréfaction, qu’elle donne ensuite naissance au germe d’une plante, d’une fleur…

Un peu de la même façon, nous voyons que la destruction du Temple est comparable à la putréfaction de cette graine, et précède la naissance du Machia’h, laquelle est comparable à la naissance de cette plante. Et, il en va de même au sujet de ce tout dernier exil que l’on peut définir comme un état de ‘néant’ qui précède la Délivrance finale, avec la venue de notre Juste Machia’h et la construction du troisième Temple.

Aussi, le Rabbi nous enseigne que le jour du 9 Av est propice à la venue du Machia’h, car c’est le jour de son anniversaire, et le Mazal d’une personne domine et brille tout particulièrement en ce jour.

Par ailleurs, l’un des points essentiels du Dvar Mal’hout est la correspondance que le Rabbi établit entre les jours du 9 et du 10 du mois de Av, avec les jours du 9 et du 10 du mois de Tichri.

Dans le traité ‘Yoma’ les Sages soulignent l’importance de bien manger la veille du jour de Kippour (le 9 Tichri). Dans ce cas, la Torah considère que c’est comme si l’on avait jeûné les jours du 9 et du 10.

L’explication à cela est que le fait de bien manger le jour du 9, la veille du jour de Kippour, dans le but d’être fort physiquement pour pouvoir jeûner sans difficultés le lendemain (le jour de Kippour), confère au jour du 9 un caractère de sainteté, et la Torah considère que c’est comme si l’on avait jeûné en ce jour.

De la même façon, lorsque le Chabbat tombe le jour du 9 Av, et que le jeûne est repoussé au lendemain (le 10 Av), c’est alors une Mitsvah de bien manger, et cela plus encore que pour tous les autres Chabbat de l’année.

Le lien entre le 9 Tichri et le 9 Av s’exprime donc par l’élévation spirituelle à laquelle nous accédons, par le fait de bien manger pendant ces deux jours.

Plus encore, le Rabbi met l’accent sur la Séouda Chlichit juste après la prière de Min’ha de ce Chabbat, car le Machia’h est né au moment de cette prière.

C’est à ce sujet que le Rabbi mentionne le festin que L’Eternel donnera au moment de la Délivrance finale. Quand nous mangerons du poisson, de la viande, et du vin vieux, du Léviathan, du Chor-ha-Bar, et du vin ‘ha-méchoumar’. A ce moment L’Eternel nous rassasiera par un festin, à la fois spirituel et matériel.

L’Admour Hazaken nous a enseigné que le Léviathan désigne le Tsaddik qui est attaché à la partie profonde de la Torah, et que le Chor-ha-Bar désigne le Tsaddik qui est attaché à la partie révélée de la Torah. Aussi, la Séouda Chlichit du Chabbat a précisément lieu au moment du dévoilement des secrets de la Torah, ‘Razin de Razin’. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons alors l’usage, et cela tous les Chabbat, de chanter des Niggunim, et d’écouter juste après, le Maamar du Rabbi.

De fait, ces précieux moments expriment avec force le dévoilement de ‘Yé’hida’, l’essence de l’âme Juive, pendant le jour du Chabbat, et tout particulièrement après la prière de Min’ha, qui comme il a été dit, correspond au moment de la naissance du Machia’h, ‘Yé’hida’.

Aussi, le lien qui existe entre le jour du 9 Av qui tombe le jour du Chabbat, et le jour de Kippour apparaît ici à l’évidence. Ces deux jours sont tous les deux liés au dévoilement de ‘Yé’hida’.

Machia’h naquit le 9 du mois de Av au moment de la prière de Min’ha. Or, ce moment correspond ce Chabbat du 9 Av à ce moment pendant lequel L’Eternel dévoile ‘les secrets des secrets de la Torah’ (‘Razin de Razin’), et dévoile en même temps l’essence de l’âme de chaque Juif, le niveau de Yé’hida.

Or, la chose est aussi vraie après la prière de Min’ha du jour de Kippour, car à ce même moment L’Eternel dévoile aussi l’essence de l’âme de chaque Juif. Ce lien qui L’unit aux enfants d’Israël. C’est le moment de la ‘Neïla’, la cinquième prière du jour de Kippour qui vient juste après la prière de Min’ha et juste avant la prière d’Arvith.

Il est possible ici de donner sous la forme d’un ‘hidouch une signification de l’expression ‘Dvar Malhout’, le titre de l’oeuvre du Rabbi qui fait l’objet de notre étude.

Roch-ha-Chana désigne ‘Binian ha Mal’hout’, la ‘construction de Mal’hout’, car en ce jour, le peuple Juif, par sa prière, et par les sonneries du Chofar, attire une nouvelle lumière en ce monde. Cette lumière provient du désir et du plaisir divin (‘Taanoug ha atsmi’), et émane ensuite de manière concrète de la Séfira de Mal’hout, c’est à dire du ‘Souffle divin’ par lequel L’Eternel crée et vivifie toute la Création.

Or, la profondeur et le contenu de ce Souffle divin dépend des prières des enfants d’Israël. C’est pourquoi, le jour de Roch-ha-Chana est appelé ‘Binian ha Mal’hout’, ‘la construction de Mal’hout’, car la construction de ce monde, et de tout ce qu’il contient, dépend directement de nos prières.

Plus encore, le Rabbi nous enseigne que la perfection du jour de Roch-ha-Chana est réalisée pendant le jour de Kippour, lequel est lié au jour du Chabbat qui tombe le jour du 9 Av.

Ainsi, ce Chabbat du 9 Av de la Paracha Dévarim, n’est pas sans posséder la force du jour de Roch-ha-Chana et du jour de Kippour, pendant lesquels il nous est donné la possibilité d’attirer dans le Souffle de D.ieu, l’esprit du Machia’h qui ‘plane au-dessus des eaux’, de manière à ce que la présence du Machia’h devienne concrète, dans ce monde matériel.

Ainsi, l’étude du ‘Dvar Mal’hout’ du Rabbi, nous permet de construire la Mal’hout, de révéler le Machia’h, sa naissance, dans ce monde en ce jour du 9 Av.

Le Rabbi a déclaré que le moment le plus propice à la venue du Machia’h, dans la journée du 9 Av qui tombe le Chabbat se situe entre la prière de Min’ha et celle d’Arvith (Ce moment correspond au commencement du Jeûne).

Aussi, conformément à l’enseignement selon lequel ‘Quand il naquit toute la maison s’est emplie de lumière’, ce Chabbat sera un jour propice à sa venue, et dans ce cas, le monde s’emplira de lumière, avec l’aide de D.ieu.