Il est écrit au commencement de notre Paracha (Choftim, 16, 18)‘Des juges et des policiers tu placeras pour toi dans toutes tes portes (de tes villes) que L’Eternel ton D.ieu te donne’.

 

Rachi explique au sujet de cet ordre de l’Eternel que les juges sont ceux ‘qui tranchent la loi’, et que les policiers sont ceux qui ont autorité sur le people, pour sévir en cas de besoin ‘avec un bâton et une lanière’, afin de faire accepter au coupable la sentence du juge’.

Dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha, le Rabbi explique que dans les temps messianiques ‘L’Eternel effacera l’esprit d’impureté de la terre’, et les juges n’auront alors plus l’occasion d’appliquer la moindre sentence car le mal aura disparu de la terre.

La fonction du juge sera d’enseigner la Torah aux enfants d’Israël, et le policier sera remplacé par le‘conseiller’, ainsi que le Rabbi le souligne en citant le verset d’Ychaya (1, 26)‘Je restaurerai tes juges comme autrefois, tes conseillers comme à l’origine’.

En effet, contrairement à la Paracha Choftim dans laquelle il est fait mention de ‘juges et de policiers’, la prophétie d’Ychaya mentionne des ‘juges’ et des ‘conseillers’. Le Rabbi explique que la fonction du conseiller consiste à mettre à la portée des enfants d’Israël les concepts divins très élevés que nous enseigneront les juges d’Israël dans les temps futurs.

De manière plus profonde, le Rabbi nous donne une autre signification des ‘juges’ et des ‘conseillers’ que nous devons placer aux ‘portes de nos villes’.

De fait, le ‘juge’ correspond aux forces de l’intellect, c’est-à-dire aux 3 forces de ‘Habad, et le ‘conseiller’ correspond aux 6 Midot, les sentiments, enfin les ‘portes’ correspondent aux membres du corps (conformément à l’enseignement du livre du Tanya, selon lequel le corps de l’homme est comparé à une‘ ville’‘une petite cité’. Le Rabbi nous donne à comprendre que ‘placer des juges et des policiers dans toutes tes portes’, signifie que tous les membres du corps(‘nos villes’) obéissent aux forces de l’intellect de l’âme divine (au ’juge’), et aux sentiments qui naissent dans le côté droit du coeur (le ’conseiller’) où réside l’âme divine.

Chaque Juif doit donc soumettre son corps aux enseignements divins tels que ceux-ci sont dispensés par le ‘Juge’ que L’Eternel place à la tête de chaque génération, en l’occurrence, le Rabbi.

A ce sujet, le Rabbi nous enseigne que les ‘portes de la ville’ correspondent aux ‘7 portes de l’homme’ qui sont ses 2 yeux, ses 2 oreilles, ses 2 narines, et sa bouche (2+2+2+1=7).

Par ailleurs le Rabbi précise que ses 2 yeux, ses 2 oreilles, et ses 2 narines, correspondent aux 2 injonctions de la Torah: ‘Fais le bien et éloigne toi du mal’, et le chiffre 2 correspond aussi  aux 2 sortes de goût que la bouche peut apprécier, ainsi qu’il est dit (Job, 12, 11)‘L’oreille n’apprécie-t-elle pas les paroles tout comme le palais déguste les aliments?’. L’un est sucré, l’autre est amer, et le Rabbi explique que même le goût amer cache en réalité de manière profonde de la douceur (à l’exemple des ‘bontés cachées’).

Ainsi, à la lumière de ce qu’il vient d’être dit  le Rabbi déclare que, ‘l’étude de la Torah d’un Juif doit le mener à l’action, et doit s’exprimer concrètement dans son comportement, qu’il s’agisse de sa force de voir, ou bien de sa force d’entendre, ou encore de sa faculté de sentir, ou de parler, ou de goûter’.

Ce point, essentiel, n’est pas sans exprimer que le fait de soumettre le corps à la Torah a pour effet de révéler que sa racine est plus élevée que celle de l’âme, ainsi que l’Admour Hazaken nous l’enseigne dans le livre du Tanya lorsqu’il explique que ‘l’Eternel nous a choisi parmi tous les peuples’ signifie que L’Eternel a choisi le corps des Juifs.

Dès-lors, il est possible de dire que l’expression hébraïque ‘Eretz ‘héfets’ (‘la Terre de Mon désir’) qui désigne la Terre d’Israël, est une allusion à cet enseignement de l’Admour Hazaken.

En effet Rachi nous enseigne que ‘L’Eternel a formé le corps de l’homme avec la terre de l’endroit où allait être construit le Beït-Ha- Mikdache’.

Ainsi, du fait que la ‘Terre d’Israël’ est une allusion au corps d’un Juif, alors la ‘Terre de Mon désir’ est aussi une allusion au fait que L’Eternel a ‘désiré’ (‘choisi’) le corps des enfants d’Israël.

C’est à cela que ce rapporte l’expression ‘le Roi est dans les champs, car ‘les champs’ désignent un endroit de la terre qui possède la force de faire pousser des plantes, des arbres et leurs fruits, à l’infini.

D’une certainé manière, il est possible de dire que les ‘champs’ sont une allusion à Klipat Noga‘. Le livre du Tanya nous enseigne en effet, que notre monde matériel reçoit sa vitalité de Klipat Noga, qui contient du bien et du mal.

Or il nous est donné la possibilité infinie d’utiliser cette vitalité en l’élevant vers le bien, ou que D.ieu nous en préserve, d’employer cette vitalité à des fins dénuées de Sainteté.

‘Le Roi est dans les champs’ signifie dans ce cas que ce monde matériel, ‘les champs’, contiennent des étincelles divines, la Présence du ‘Roi’, que nous avons pour mission d’élever.

Cela est aussi vrai pour notre corps, car notre âme animale reçoit également sa vitalité de Klipat Noga, et à l’évidence nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour purifier et raffiner notre corps afin de révéler que ‘L’Eternel l’a choisi parmi tous les autres peuples’.      

Peut-être nous est-il permis de dire ici que   pendant le mois d’Elloul, le Roi n’est pas seulement dans les champs, car il est aussi dans les ‘chants’.

En effet l’expression du mois d’Elloul ‘Ani lé Dodi vé Dodi li’‘Je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi’, qui provient du ‘Chant des Chants’ de Chlomoh Ha Méle’h, se chante comme une chanson, qui telle un cercle revient toujours à son point de départ, à son refrain, ‘Ani lé Dodi vé Dodi li’, qui décrit le mouvement de l’âme vers son Créateur. L’élan, l’impulsion irrésistible de son amour pour D.ieu.

L’Eternel désire le corps d’un Juif car il est la ‘Terre de Son désir’. C’est par son profond attachement aux enseignements du Rabbi sur la partie profonde de la Torah, que le ‘hassid détient la capacité de dévoiler la force infinie cachée dans la ‘terre de son corps’. Il révèle ainsi que le corps a été crée par D.ieu Lui-même, par Son Essence, et qu’il doit être purifié au moyen de la Torah afin de devenir une demeure pour l’Essence divine, ainsi qu’il est dit: ‘L’Eternel effacera l’esprit d’impureté de la terre (du corps)’.

C’est là le sens de l’expression, ‘Le Roi est dans les champs, du fait que ‘les champs’ désignent le corps de l’homme, défini par les Sages comme étant un ‘arbre des champs’, et le ‘Roi’ n’est autre que l’Essence divine, pour l’instant cachée dans ce monde,et dans le corps, mais qui se révèlera dans les temps messianiques.

Aussi, ‘le Roi est dans les chants’ vient pour exprimer le fait que c’est en accomplissant les Commandements avec une joie profonde, à l’image de celle qui jaillit des Niggunim que l’on chante le jour du Chabbat.

Ces Chants qui imprègnent toutes nos pensées, toutes nos paroles et tous nos actes, expriment notre désir le plus profond et le plus intérieur, celui de provoquer la venue de notre Juste Machia’h, ‘qui se trouve aux portes de Rome’, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.