1. D.ieu ordonne à Avram : « Pars de ta terre, de ton lieu de naissance, de la maison de ton père vers la terre que Je te montrerai ».
  2. Avram, Saraï et leur neveu Loth se rendent en Canaan où Avram diffuse le message divin.
  3. Une famine pousse Avram à se rendre en Egypte où Saraï est sauvée des assauts du Pharaon. Ils repartent riches en Canaan.
  4. Avram délivre son neveu Loth d’ennemis qui l’ont fait prisonnier.
  5. D.ieu scelle une alliance avec Avram et lui fait savoir qu’un exil et une persécution les atteindront mais que la Terre Sainte leur est attribuée en héritage éternel. Avram, sans enfant, épouse la servante Hagar qui met au monde un fils : Ichmaël. Avram a alors quatre-vingt-six ans.
  6. Treize ans plus tard, D.ieu change le nom d’Avram en Avraham et de Saraï en Sarah et leur promet un fils.
  7. Avraham reçoit le commandement de se circoncire ainsi que ses descendants. Il s’exécute immédiatement.

 

A donner et donné
D.ieu dit à Avraham : « …cette terre entière que tu vois, Je te la donnerai à toi et à tes descendants, à tout jamais… Lève-toi et parcours la terre dans sa longueur et dans sa largeur, car Je te la donnerai… » (Beréchit 13 : 14-17)

En ce jour, D.ieu établit une alliance avec Avraham en ces termes : « A tes descendants, J’ai donné cette terre… » (Beréchit 15 :18)

Dans le treizième chapitre de Beréchit, nous lisons la promesse de D.ieu faite à Avraham de lui donner la Terre Sainte, à lui et à ses descendants, en héritage éternel. Deux chapitres plus loin, D.ieu passe du futur au passé. « Je donnerai » devient « J’ai donné » ; la promesse devient une réalité.

Que s’est-il passé dans ce court laps de temps pour faire de la Terre d’Israël la propriété du Peuple juif ? Nos Sages soulignent que D.ieu ordonna à Avraham de parcourir la terre dans sa longueur et dans sa largeur. En traversant la terre, Avraham prit conscience de la promesse Divine et en assuma la propriété.

A cette époque, « le Cananéen dominait le pays » et Avraham et sa famille ne constituaient qu’une minorité négligeable sous des maîtres établis.

Cependant, D.ieu dota Avraham de la force d’affirmer son droit sur la terre et d’en prendre possession.

C’est ici que réside une leçon pour toutes les générations de Juifs. Bien que nous nous trouvions dans une situation d’exil, sous l’hégémonie de nations bien plus puissantes que nous, cela ne doit en rien affecter notre possession de la Terre Sainte. La Terre d’Israël est nôtre, par décret Divin. Il ne nous est nécessaire que de réclamer notre héritage. Il ne nous faut que traverser la terre, nous y établir, dans sa longueur et dans sa largeur, pour qu’elle nous appartienne sans équivoque et éternellement.

Le Rèch immuable
D.ieu parla à Avram en ces termes : «…Tu ne seras plus appelé Avram. Ton nom sera Avraham, car Je t’ai établi comme père d’une multitude nations. » (Beréchit 17 :3-5) Pourtant la lettre Rèch de Avram reste en place. (Rachi, ad loc.)

Le changement du nom d’Avram en Avraham, qui se produisit en conjonction avec sa circoncision et l’alliance qu’il établit avec D.ieu, marque un point tournant dans sa vie. Jusqu’alors, l’élan qui donnait une impulsion à la vie d’Avraham était sa relation avec D.ieu. A partir de cet événement, il allait être mû par son rôle en tant que dirigeant des peuples, en tant que maître de la vérité Divine face à des multitudes qui en étaient totalement inconscientes.

C’est ainsi que la lettre Hé fut ajoutée à son nom. Avram constitue l’acrostiche de Av Ram qui signifie : « père exalté ». Avraham implique Av Hamon Goyim : « père d’une multitude de nations ».

Bien souvent, les maîtres et les dirigeants ont tendance à diluer leur message et à n’en transmettre que les grandes lignes. Ils raisonnent en se disant qu’en ce qui les concerne personnellement, il faut approfondir les vérités les plus sublimes et adhérer aux valeurs les plus élevées. Mais il est irréaliste d’attendre la même chose des autres. Comment comparer la capacité spirituelle de ceux qui mènent une vie ordinaire, matérialiste à celle de ceux qui ont passé leur vie dans la quête de la Divinité ? Si l’on s’adresse à eux en traitant de tels sujets ou qu’on leur fasse de telles demandes, ils considéreront que l’on a perdu tout contact avec la réalité.

Et ce rapprochement avec la « multitude » risque même, pensent-ils, d’affecter leur propre spiritualité et leur piété.

C’est ici que se fait entendre la leçon du Rèch immuable dans le nom d’Avraham.

D.ieu ajouta un Hé, donnant ainsi à Avraham le rôle de chef pour le Hamon (« multitudes » ). Mais Il conserva le Rèch de « exalté ». Car la véritable preuve qu’un homme est bien un maître se révèle lorsqu’il est celui qui peut insuffler les vérités les plus sublimes dans le cœur le plus matérialiste. Avraham était un tel maître et un tel dirigeant et c’est cette qualité qu’il nous a transmise dans notre rôle de « luminaire pour les nations ».