L’arche de Noé, la scission de la mer Rouge, peut-être même une visite d’Alexandre le Grand : depuis 2012, ces scènes colorées apparaissent progressivement aux yeux des archéologues menant des fouilles sur le sol en mosaïque d’une synagogue vieille de 1500 ans en basse Galilée, en Israël.

 

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La scène, composée en mosaïque, montre deux hommes transportant un bâton chargé de raisins. Selon un communiqué de l’Université de Caroline du Nord-Chapel Hill, l’oeuvre a été récemment découverte lors des fouilles en cours à Huqoq où des excavations de la synagogue sont en cours. Au-dessus des deux hommes, on peut lire en hébreu « un perche entre eux deux », une référence au passage du Livre des Nombres 13:23.

Dans le Livre des Nombres, quatrième livre de la Bible, Moïse envoie des éclaireurs dans le pays de Canaan après l’Exode hors d’Egypte. Les espions revinrent en contant une terre abondante en lait et en miel, avec des grappes de raisins si grosses qu’elles nécessitaient la force de deux hommes pour être transportées. Ce que les éclaireurs ignoraient alors, c’est qu’ils iraient à la conquête de Canaan et erreraient dans le désert pendant 40 ans en conséquence.

Les archéologues qui ont fouillé la synagogue de l’époque romaine sur le site de Huqoq, dans le nord d’Israël, ont découvert de nouveaux pans du sol en mosaïque.

 

D’après l’archéologue Jodi Magness, directrice des fouilles à Huqoq, ces découvertes « sans pareil » contredisent l’idée selon laquelle les colonies juives en Galilée ont souffert de l’influence du christianisme dans la région. Non seulement les œuvres d’art de la synagogue sont d’une qualité exceptionnelle, mais elles mettent également en évidence une riche culture visuelle à une époque où l’art juif était supposé fuir les images.

Les mosaïques de Huqoq, mises au jour avec le soutien de la National Geographic Society, contiennent également une scène non biblique qui, selon Magness, représenterait une visite légendaire de la région par Alexandre le Grand.

« Cela ne fait qu’enrichir ce que nous savons du judaïsme de la fin de l’antiquité : à quel point cette religion était présente, dynamique et diversifiée », dit-elle.

Tandis que les fouilles de Huqoq se poursuivront en 2019, Jodi Magness hésite à se projeter sur ce qui pourrait être découvert par la suite : « Je ne peux pas me prononcer sur ce que nous attendons, tant tout ce que nous trouvons est inattendu. »