Un acte de malveillance avait dégradé le lieu de découverte du jeune homme le 13 février 2006, le long de la voie ferrée à Sainte-Geneviève-des-Bois. Ce jeudi, l’olivier va officiellement reprendre vie.

Le symbole est fort. Un an après que les troncs de deux arbres érigés en hommage à Ilan Halimi ont été sciés à Sainte-Geneviève-des-Bois, l’un d’entre eux a pu être sauvé et replanté ce jeudi matin. Une opération réalisée à l’occasion de la commémoration de la mort du jeune homme de 23 ans, retrouvé mourant le long de la voie ferrée au petit matin du 13 février 2006.

Piégé, puis torturé par le « gang des barbares » près de 24 jours dans une cave de Bagneux (Hauts-de-Seine) parce qu’il était juif, le crime antisémite d’Ilan Halimi avait bouleversé l’opinion publique.

L’acte de malveillance du 11 février 2019 avait indigné les élus. « On va planter des arbres encore plus gros », annonçait alors le maire (DVG) de Sainte-Geneviève-des-Bois, Frédéric Petitta. Le ministre de l’Intérieur en personne, Christophe Castaner, était venu déposer des bougies.

Cet été, le responsable des espaces verts de Sainte-Geneviève-des-Bois a envoyé une photo de l’un des arbres au maire. « Suite à l’émotion provoquée par cet acte, les agents de la ville ont essayé de redonner vie aux arbres, et l’un a pu être sauvé », se satisfait l’élu ce jeudi. Des arbres plantés en 2006, année du drame, et en 2016, pour les 10 ans.

Présents ce jeudi à la commémoration, les agents des espaces verts rebouchent le trou pour permettre à l’olivier de reprendre vie. On peut distinguer nettement son tronc minutieusement scié. Depuis cet acte, confie le maire, des caméras de vidéo-surveillance ont été installées juste devant le lieu de commémoration. En revanche, l’enquête reste au point mort.

Les discours d’hommage se sont enchaînés ce jeudi. Plusieurs personnalités politiques ont répondu à l’appel, à l’instar de Jérôme Guedj (PS), Emilie Frèche, le sénateur (DVG), Olivier Léonhardt, le député (LREM) Pierre Alain-Raphan, ou encore les maires des communes alentour. Mais aussi le préfet de l’Essonne, Jean-Benoît Albertini. « Planter cet arbre, c’est enraciner la mémoire d’Ilan Halimi dans la tête des plus jeunes », sentence-t-il.

Les plus jeunes, ce sont ces collégiens d’Athis-Mons et de Sainte-Geneviève-des-Bois, venus assister à la cérémonie, prononcer un petit discours et déposer des bougies autour de la photo d’Ilan Halimi. Certains ont pris la pelle pour, à tour de rôle, remplir de terre le trou de l’olivier replanté. Des affiches ont été placardées près des oliviers coupés, sur lesquelles on peut lire : « Ilan, une forêt s’il le faut » et « Quand on abat un arbre, son cri s’entend dans tout l’univers ». En hébreu, « Ilan » signifie « petit arbre ».

PHOTOS : CHLOMO MASLIAH