DEMANDE DE BENEDICTION

Traduit par le Rav Haïm Mellul

• …J’ai reçu votre lettre du 9 Nissan et vous y trouverez une réponse en bref dans mon introduction au fascicule édité après le départ de ce monde et dans cette lettre, ce qu’il me semble à ce sujet.

« Quant à votre demande de poser des questions au Rabbi, lorsque vous avez des doutes sur la manière de vous comporter, il est important de comprendre que bien qu’il ne soit plus physiquement présent, si vous maintenez fermement votre attachement à lui et résistez aux tentations du mauvais penchant, il existe des moyens par lesquels le Rabbi peut vous répondre. Une façon de le faire est d’envoyer une lettre au Ohel du Rabbi, en exprimant vos préoccupations et vos questions. Par la Providence Divine, le Rabbi peut trouver un moyen de vous répondre ».

Extrait d’une lettre du 10 Nissan 5710


 

 » …Puisque «sa descendance est en vie» – les ‘Hassidim qui étudient son enseignement de la ‘Hassidout et accomplissent ce qu’il a instauré – alors « lui est en vie ». Et cela continuera ainsi tant que « sa descendance est en vie » jusqu’à la venue de Machia’h ».

« Et même après la venue de Machia’h, lorsque la promesse sera accomplie et que ceux qui dorment dans la poussière se réveilleront et chanteront, il est certain que nous continuerons à étudier son enseignement de la Hassidout et à suivre la voie droite qu’il nous a montrée à travers ses enseignements ».

Et nous irons dans ses chemins éternels. » Car, en même temps qu’on étudiera la Torah de la bouche de Machia’h, « une nouvelle Torah sortira de Moi », chaque ‘Hassid ira avec son Rabbi et nous tous, et chacun de nous – nous irons avec notre Rabbi, le chef de notre génération, qui, même aujourd’hui, « est en vie ».

Extrait d’une Si’ha du 12 Tamouz 5745


« Les bergers d’Israël ne se séparent pas de leur troupeau », et nous sommes attachés maintenant exactement comme au premier instant et au premier jour après la Histalkout du Rabbi.

« Ainsi, nous devons nous accrocher à la « poignée » (de la porte du Rabbi – ndt) et continuer à nous rapprocher, à nous rendre sur sa tombe avec des questions et des demandes, à écrire des lettres et à demander miséricorde et bénédictions. Nous devons également demander que se réalise la promesse « et lui te nourrira », qu’il fournisse les récipients pour recevoir les bénédictions ».

« Ceux qui se sont tenus à la « poignée », ceux qui se tiennent maintenant à la « poignée », et ceux qui se tiendront à la « poignée » à l’avenir, ainsi que tous ceux qui, par la Providence Divine, ont entendu son enseignement ou ont été touchés par lui d’une autre manière, se libèrent ainsi de leur propre limitation. Car, comme il est dit : « Ce n’est pas seulement moi que D.ieu a libéré, etc. », ils sont libérés de leur propre moi limité et s’élèvent vers une connexion plus profonde avec l’infini ».

« Effectivement, la libération individuelle reste potentielle et doit être concrétisée. Ainsi, ce ne sera pas seulement une libération individuelle, mais la Délivrance générale pour l’ensemble du peuple juif. La réalisation de la libération individuelle contribue à l’avènement de la Délivrance collective, où tous les Juifs seront affranchis des contraintes et des limites pour entrer dans une ère de rédemption et de plénitude spirituelle. C’est un processus qui nécessite l’engagement de chaque individu et qui mène finalement à la Délivrance complète pour tout le peuple d’Israël ».

Extrait d’une Si’ha de Chabbat Parchat Yitro 5740


« Ceux qui ont eu l’occasion de se rendre sur les tombes des justes (Ohel) savent qu’il y a des Ohel qui engendrent une sensation d’amertume et de contraction, tandis que d’autres Ohel apportent joie et élévation. Chaque lieu de repos des justes a une énergie spécifique qui peut avoir des effets différents sur ceux qui s’y rendent. Certains endroits peuvent susciter des sentiments de tristesse ou de limitation, tandis que d’autres inspirent la joie et une élévation spirituelle ».

« Le Ohel du Rabbi  possède cette caractéristique spécifique. Lorsque l’on se rend sur le Ohel, avant même de méditer, on ressent une élévation et une expansion de l’esprit qui sont associées à la joie. La proximité spirituelle avec le Rabbi peut engendrer une élévation de l’âme et une expérience de joie profonde. C’est un lieu où l’on peut ressentir une connexion intime avec le Rabbi et recevoir une inspiration spirituelle élevée ».

« En effet, tout au long de sa vie, l’œuvre du Rabbi a été orientée vers le rapprochement et l’élévation de tous les Juifs, même ceux considérés comme les plus éloignés ou les plus simples. Son intention était de réaliser la promesse divine de « les rapprocher de la Torah», de permettre à chaque individu de contempler la douceur de D.ieu et de révéler leur part dans l’étude de la Torah et l’accomplissement des Mitsvot ».

Extrait d’une Si’ha du 10 Chevat 5716

 


Il est certain que lorsque l’on se rend sur le Ohel, l’aide spirituelle est plus intense et palpable. Cependant, même lorsque l’on se trouve à proximité de cet endroit sacré, cela apporte également une assistance spirituelle. Cela est comparable à ce que dit le Talmud, lorsqu’on a « du pain dans son panier », la faim n’est pas aussi grande car on peut la calmer en mangeant. De la même manière, être proche du Ohel ou de tout lieu saint offre une présence et une influence bénéfiques qui peuvent apaiser et nourrir l’âme, même si elles peuvent ne pas être aussi puissantes que lorsque l’on se trouve directement sur le lieu saint lui-même.

« De même, lorsque le mauvais penchant sait qu’il existe un moyen de se recueillir sur la tombe d’un Tsaddik, et non seulement n’importe quel Tsaddik, mais le chef de la génération, dont il est lui-même un élément, il sait que l’aide spirituelle est plus puissante que celle d’un simple Tsaddik. En conséquence, le mauvais penchant ne se manifeste pas avec la même force initiale, car il sait qu’il peut être complètement brisé en présence d’une telle force spirituelle ».

Extrait d’une Si’ha du 10 Chevat 5714


C’est également le sens des paroles du Rabbi Rachab avant son départ de ce monde, quand il dit : « Je vais au Ciel. » Son intention est d’expliquer à son troupeau que même son élévation est liée à eux – puisque, même étant au Ciel, « il se tient et sert ».

Comme disent les Sages, « comme auparavant, il se tient et sert » pour faire descendre tout ce dont ils ont besoin, c’est-à-dire pas seulement pour les choses spirituelles, la Torah et ses Mitsvot, mais aussi pour les choses matérielles.

Nous le voyons pour Moché Rabbénou : par son mérite, la manne est descendue pour les Juifs (et le puits ainsi que les Nuées de Gloire sont revenus pour Moché), à tel point que, lorsque Moché a argumenté « d’où ai-je la viande pour tout ce peuple ? », D.ieu a montré que même le fait de recevoir de la viande doit être par Moché Rabbénou.

« Il en est de même après son départ de ce monde. C’est ce que dit le chef du peuple juif à son troupeau : puisque, pour réussir en tout, spirituellement et matériellement, il est nécessaire d’avoir le « réveil d’En-Haut », pour cela il monte au Ciel, pour qu’il puisse agir afin que le « réveil d’En-Haut » soit plus fort ».

D’autant plus que, d’année en année, l’obscurité se renforce, il y a donc besoin de forces plus grandes. Et puisque, dans chaque chose, il faut aussi une prise sur le matériel, pour cela, il continue et dit : « Les écrits, je vous les laisse. »

Puisque, dans ces « écrits », il a mis son essence lorsqu’il était vivant dans ce monde, par eux, son influence descend même à présent.

Extrait d’une Si’ha de A’haron Chel Pessa’h 5717


• … Il faut donc que la pensée et la méditation sur le départ de ce monde soient comme la première fois. Comme il est expliqué dans les Si’hot du Baal HaHilloula (le Rabbi Précédent – ndt), à propos de la pensée et de l’imagination : il faut revivre la chose comme elle a été la première fois.

Comme il raconte l’histoire avec le militaire, que, quand il s’est représenté comment il s’était tenu devant le roi… il s’est évanoui bien que cela ait été des dizaines d’années plus tard.

« Il en est de même à propos du jour de la Hilloula du 10 Chevat, qu’il doit y avoir la méditation sur ce sujet comme cela était la première fois… Et cela fait que s’évanouissent chez lui toutes les choses indésirables. Et s’annuleront chez lui toutes les choses qui ne sont pas conformes à la volonté du Baal HaHilloula et toutes celles qui viennent de l’esprit de folie ».

Et, quand tout cela va être annulé, il n’y a rien qui empêche de se lier à D.ieu. Et il transforme tout en sainteté…

Extrait d’une Si’ha de Chabbat Parchat Bo 5736


 

• La bénédiction est comparable à la pluie qui tombe après qu’on ait labouré et semé. Il en est de même au sujet du Pan (la lettre à lire sur le Ohel – ndt), c’est par l’attachement entre le demandeur et celui à qui on demande.

Puisque votre désir et votre volonté sont que je lise votre lettre sur le tombeau du Rabbi (Précédent – ndt), vous fixerez certainement un cours pour étudier son enseignement qu’il publia au cours des dernières années. 

(Extrait d’une lettre du 9 Kislev 5714)


• …Il ne faut pas se contenter d’étudier l’enseignement du Tsadik « comme si l’auteur de l’enseignement se tenait devant lui » – avec le mot « comme » seulement.

Après cela, il faut aller à un degré plus haut – que l’auteur de l’enseignement se tient vraiment devant lui, sans le « comme ».

Extrait d’une Si’ha du 10 Kislev 5744

 


 

• Il y en a certains chez qui on utilise l’expression « ils nous a abandonnés aux soupirs ». Une expression pareille – je ne la dirai pas car le Rabbi mon beau-père ne disait pas « soupirs » et aussi c’est le contraire du chemin de la ‘Hassidout… Donc, dire que « il nous a abandonnés aux soupirs » – c’est certainement un mensonge. « Aux soupirs » – certainement pas. Et même « a abandonné » – c’est seulement « si tu m’abandonnes » alors « Je t’abandonnerai ».

Mais, quand il n’y a pas la situation de « tu m’abandonnes », automatiquement il n’y a pas la situation de « Je t’abandonnerai », de telle sorte qu’il n’y a ici aucun sujet « d’abandonner ».

La différence entre avant la Histalkout et après la Histalkout n’est que par rapport au mauvais penchant.

Avant la Histalkout, le mauvais penchant ne pouvait pas prétendre : «Ce n’est pas ce que tu as entendu du Rabbi et ce n’est pas ce que le Rabbi t’a ordonné de faire.» Car on pouvait entrer avec le mauvais penchant en entrevue chez le Rabbi, de façon clairement visible, et demander – devant le mauvais penchant – quel ordre lui avait été donné.

Ce n’est pas le cas aujourd’hui – le mauvais penchant ne peut pas entrer là puisqu’on ne le laisse pas y entrer ! Et donc quand on lui dit : «Viens et on va éclaircir quel commandement on m’a donné.» Il répond qu’il est prêt à y aller et, quand on ne le laisse pas entrer, il dit que ce n’est pas de sa faute et, de toute façon, il ne croit pas dans les mots qu’on lui a transmis car ils n’ont pas été dits devant lui.

Aussi, il continue avec toutes les tentations comme auparavant. Et s’il a affaire à quelqu’un qui n’a pas la fermeté qui doit exister chez un ‘hassid – il peut se faufiler peu à peu, comme dit le Talmud : «Au début, on l’a appelé ‘passant’ et à la fin on l’a appelé ‘invité’ et à la fin ‘maître de maison’», D.ieu préserve.

Il faut donc savoir que tout cela vient du mensonge. Tout ce qui ne vient pas de la sainteté n’a pas de vraie existence. Il en est de même et encore plus pour tous les arguments cités – qui sont des arguments de mensonge.

Il faut donc savoir que la vérité est qu’il n’y a pas ici de sujet «d’abandonner». Et personne ne doit se laisser influencer que tout ce que le Rabbi lui a dit, ou qu’il a dit à d’autres en pensant à lui, n’ont pas d’actualité aujourd’hui car les temps ont changé.

Si les choses étaient dites aujourd’hui d’une façon différente, le changement s’exprimerait en cela qu’on lui aurait ordonné d’ajouter bien des fois plus.

Celui qui regarde bien la situation, sans être corrompu par des désirs et des arguments – voit que, depuis la Histalkout, la réussite s’est rajoutée dans tous les sujets dont le Rabbi a voulu qu’on s’occupe – sans commune mesure !

Extrait d’une Si’ha de Sim’hat Torah 5716

 


 

• …Il en est de même à propos de faire descendre les « influences » par le Rabbi. Et d’abord ce que j’ai dit à quelqu’un il y a deux ans que ce que l’on veut voir, on le voit.

Quand on explique le sujet de Histalkout au sens premier et on veut voir la grandeur de l’élévation du Rabbi, que le Gan Eden inférieur ne suffit, le « septième ciel » est certes très élevé mais le degré du Rabbi est encore plus élevé – puisque D.ieu est l’essence du Bien, et la nature du Bien est de faire du Bien, D.ieu accomplit sa volonté et lui montre l’élévation du Rabbi, que le Rabbi est plus haut que le « septième ciel » et lui, il se trouve en bas.

Mais, quand on explique le sujet de Histalkout comme le Rabbi explique dans le Maamar « Bati Légani » qu’il fit publier pour le jour anniversaire du décès, que la Histalkout est un dévoilement de la lumière du niveau d’élévation.

C’est-à-dire que, bien que ce soit un sujet d’élévation, cela descend en bas et, comme il est expliqué dans le Zohar, que « le Tsadik qui quitte ce monde se trouve dans tous les mondes plus que de son vivant » – alors on lui montre d’en haut comment il « se trouve » dans le monde en bas et il voit de ses yeux de chair tout ce que le Rabbi fait descendre.

Extrait d’une Si’ha du 20 Mena’hem Av 5713

 


 

• Bien que l’on nous demande chaque année d’introduire un changement sans commune mesure (avec la situation précédente – ndt), on ne fait pas obligatoirement référence à des « choses terribles ». On peut se consacrer à des choses qui restent dans le cadre de la nature, limitées.

Toutefois, cette mise en oeuvre ne doit pas être réalisée comme « un accomplissement habituel » mais avec la prise de conscience forte qu’ainsi on renforce son attachement au Rabbi.

De cette manière, même quand le Rabbi s’élève, il nous entraîne avec lui. Tout ce qu’on nous demande, c’est «ouvrez- moi… comme le chas d’une aiguille.»

De notre côté, nous devons faire une «ouverture» au moins «comme le chas d’une aiguille» mais avec la ferme résolution que, quoi qu’il arrive et quel qu’en soit le coût, nous accompagnerons le Rabbi.

Extrait d’une Si’ha du 10 Chevat 5712)

 


 

• En ce qui concerne le départ d’un Tsaddik, on trouve que la manière de se conduire va dans deux directions opposées.

D’un côté, il faut alors avoir un comportement de  « il pleure et porte le deuil » sur le fait qu’il soit parti. D’un autre côté, c’est aussi le moment d’apprendre de «ses actions, son enseignement et du service de D.ieu qu’il a accompli toute sa vie»… pour continuer à suivre le chemin qu’il nous a indiqué.

C’est ainsi que s’applique la parole de nos Sages selon laquelle si «sa descendance est en vie», alors «lui aussi est en vie.»

Extrait de Likoutei Si’hot vol. 18 p. 411

 


 

• Rav P. raconte : «Au début de la Nessiout, je suis venu de Montréal pour quelques jours pendant ‘Hol ‘Hamoëd. Je devais rentrer immédiatement le lendemain de la fête et j’ai demandé au Rabbi si je pouvais aller sur le Ohel (alors que c’était ‘Hol ‘Hamoëd ou Isrou ‘Hag). Il m’a répondu : « Si c’est pour vous un cimetière, alors dans un tel endroit on ne va pas. Mais si vous pensez que le Rabbi a déménagé quelques blocs plus loin, quelle est la différence entre ici et là-bas ? »

Rav Israël D. raconte : « En 5685, le Rabbi précédent a fait de moi un Chalia’h pour aller à Rostov, le 2 Nissan (jour du décès du Rabbi Rachab – ndt). Avant que je sorte de Ye’hidout, il m’a demandé : «Israël, sais-tu comment parler à mon père ?» Je suis resté interloqué. Il m’a dit : «A mon père, il faut parler comme en Ye’hidout ; tu es entré en Ye’hidout chez mon père. Tu dois dire : «Rabbi, je suis un Chalia’h de votre fils et de la Rabbanite. Ils ont fait de moi un Chalia’h. Ensuite, tu diras le Maané Lachon.»

On peut s’interroger: pourquoi faire un Farbrenguen en liaison avec un départ de ce monde. A priori, cet événement représente le contraire de la vie… et le contraire de la joie… alors que le Farbrenguen a pour but d’ajouter de la vie et de la joie dans le service de D.ieu?

Mais, quand un Juif réfléchit au fait que D.ieu conduit le monde entier et donc que c’est également Lui qui réalise le départ de ce monde, quand il sait aussi que la volonté de D.ieu est qu’un Juif Le serve avec joie en tout temps…, il en ressort qu’il n’y a pas de contradiction entre le départ de ce monde et la joie…

En effet, l’existence d’une âme éternelle est réelle même après le départ. De plus, quand il s’agit de l’âme d’un Nassi, cette éternité s’exprime aussi dans la Nessiout dont les effets dans le monde sont également éternels… C’est- à-dire que le Nassi continue d’aider chacun à accomplir la mission confiée par D.ieu : faire de ce monde une « demeure » et un « jardin » pour Lui…

Extrait d’une Si’ha du 10 Chevat 5743