Par Gérard Touaty

Nous avons l’usage, le premier jour de Chavouot, de consommer des plats à base de produits lactés. Dans la pratique, comment procède t-on? 

Le problème est de pouvoir concilier cette coutume avec l’obligation de consommer de la viande pour la « sim’hath Yom tov » (la joie du jour de fête). L’usage le plus répandu est le suivant :
– On fait kiddouch puis l’on consomme au moins 30 grammes de mézonoth avec des produits lactés comme du lait, du fromage blanc ou du beurre.
– A l’issue de ce repas, on dira les bénédictions finales de « Al hami’hya » et de « Boré néfachoth ».
– Celui qui a fait kiddouch mentionnera dans sa bénédiction finale « Al haguéfène » pour le vin du kiddouch.

– Certains attendent une heure pour prendre le repas de Yom tov avec de la viande (C’est notamment le cas chez ’Habad).  On l’introduira par « Motsi » sur deux ’halloth, le Kiddouch ayant déjà été dit.

Les Séfaradim, dans leur majorité, n’ont pas l’usage d’attendre une heure pour consommer de la viande après du lait. Il leur suffit de se rincer la bouche ou de manger un aliment neutre entre le lait et la viande. De toute façon, le temps d’une heure passera vite, compte tenu du fait qu’il faut débarrasser la table de lait, puis dresser la table de viande, consommer les entrées avant d’arriver à la viande et dire quelques paroles de Thora.

– Il faudra veiller à ne pas consommer de fromages durs qui nécessitent un intervalle plus long avant de consommer de la viande.

Ajoutons deux points. Dans le monde séfarade, certains attendent quand même une heure avant de consommer de la viande après du lait. De plus, il n’est pas interdit, si on le souhaite, de faire deux repas (un de lait et un de viande) accompagné de pain. Mais il faudra veiller à bien différencier ces repas. Ainsi on devra dire un Birkath hamazone pour le repas de lait et un Birkath hamazone pour le repas de viande, ce qui veut dire qu’il sera interdit d’associer lait et viande dans un même repas même si l’on sépare bien les deux aliments.