Les médias nous le rappellent et déjà la rue en bruisse : c’est après ce Chabbat que, selon l’expression consacrée, nous passerons en heure d’hiver. Quel que soit l’avenir de ce changement saisonnier, il présente régulièrement le même saut impressionnant. Brutalement, il fait nuit au réveil et le jour paraît beaucoup plus court.

Certes, les choses ne se sont pas vraiment passées ainsi, chacun le sait. Cependant, la réalité du quotidien finit par nous conduire à le penser : la nuit a pris des longueurs inaccoutumées. C’est alors que surgit la question : que faut-il en faire ?

Dans la vision juive du monde, D.ieu ne créa rien en vain. C’est dire que tout ce à quoi nous assistons au fil du temps, même ce qui dépend de la volonté des hommes, s’inscrit également dans le plan Divin pour la création.

Force est donc de se saisir de ce changement si essentiel, celui de l’heure. De fait, il n’y en a pas de plus déterminant car le temps est cette dimension qui constitue le support de notre existence, autant, et peut-être davantage, que l’espace.

Que peut donc y faire l’homme, en dehors d’y souscrire car ainsi est fixé le rythme social ? Il doit y réfléchir et mettre cela en perspective. Lorsque revient l’hiver et que, par nature cette fois, les jours raccourcissent et les nuits rallongent, le Talmud observe que « celui qui étudie la Torah la nuit, un trait de bonté Divine descend sur lui. » L’idée va loin. Ainsi, pour nos Sages, ce n’est pas seulement d’une évolution due à l’avancée des saisons qu’il s’agit mais bien d’un nouveau temps du service de D.ieu.

Alors que nous vivons une période où ce changement n’est pas progressif mais brutal, que la nuit grandit de façon quasi irrésistible, l’action de chacun est d’autant plus nécessaire.

On pourrait se laisser entraîner par l’obscurité régnante, glisser dans un sommeil d’oubli et laisser le temps s’écouler sans le remplir. Pourtant, il a été remis entre nos mains comme l’ensemble de la création. A nous de lui donner un sens. Cette nuit plus longue peut ne pas être celle de l’endormissement mais bien celle d’un éveil de la conscience. L’étude en est la clé. Elle est à la portée de chacun. Il n’est pas de plus grande lumière.