Don de 3 pièces d’un demi-shekel le jour du jeûne d’Esther (pendant la prière de Min’ha)

Don de 3 pièces d’un demi-shekel le jour du jeûne d’Esther (pendant la prière de Min’ha)

A l’epoque du Temple on offrait le Mahatsit hashekel dans l’enceinte du Beth Hamikdach à partir de Roch ‘Hodech Adar jusqu’à Roch ‘Hodech Nissan. Cet argent servait pour l’achat des animaux dédiés aux sacrifices collectifs dans le Temple mais aussi pour son entretien.

Aujourd’hui, où nous n’avons plus le Beth Hamikdach, nous avons gardé l’habitude de donner de l’argent en souvenir du Mahatsit hashekel pendant le jeûne d’Esther car nos sages enseignent dans le traité de Meguila 13b :

« Il était dévoilé devant le Créateur du Monde qu’Haman ferait peser des Chékalim pour l’extermination d’Israël, et c’est pourquoi Hachem a ordonné la Mitsva de donner le demi-Chékel, afin que les Chékalim d’Israël devancent les Chékalim d’Haman. »

Combien faut-il donner pour le demi-shekel? 

Nous devons donner trois pièces à une œuvre caritative. Chaque pièce doit représenter la moitié de la devise devise utilisée dans son pays. Par conséquent, en France, la monnaie étant l’euro, nous donnerons trois pièces d’un demi-euro. En Israël, la monnaie étant le shekel, nous donnerons trois pièces d’un demi-shekel et ainsi de suite pour la monnaie de chaque pays.

Certains Poskim cependant, décident que si quelqu’un a les moyens, il doit donner une demi-pièce en argent pur de la valeur du demi-shekel de l’époque du Temple. Si une telle pièce n’est pas disponible, on donnera une somme correspondant à l’équivalent monétaire du demi-shekel à l’époque du Temple.

Le demi-shekel valait à l’origine 9,6 grammes d’argent pur. La valeur du demi-shekel fluctue donc en fonction du cours de l’argent. En février 2020, un gramme d’argent vaut environ 0,5 euros, donc environ 5 euros pour le demi-shekel d’argent. Chaque Pourim on doit vérifier le cours du marché de l’argent.  Ainsi, celui qui désire accomplir la Mitsva dans sa forme la plus élevée donnera cette somme d’argent à la charité. S’il ne peut pas se le permettre, il peut donner 3 pièces de la moitié de la monnaie du pays comme indiqué ci-dessus.

Donner pour les membres de sa famille ?

La coutume veut que le père de la maison donne trois demi-pièces au nom de chaque membre de sa famille, y compris sa femme et ses enfants, y compris même au nom du fœtus d’une femme enceinte. En outre, il est préférable de donner aux enfants l’argent pour qu’ils accomplissent eux-mêmes la mitsva.

Que faire s’il n’a pas de demi-pièces disponibles?

Il peut donner trois pièces entières avec l’intention que la moitié de chaque pièce soit donnée en tant que Machatzis Hashekel et l’autre moitié en cadeau.

On peut donner la valeur équivalente à une institution.

Le demi-shekel dans la Hassidout
(Discours du Rabbi, Likouteï Sithot, tome 1, page 178)

Le verset Tissa 30, 13 dit : «Voici ce qu’ils donneront, tous ceux qui sont dénombrés dans les comptes, un demi-Shekel du Shekel sacré, le Shekel étant de vingt Guéras, un demi-Shekel en prélèvement pour l’Eternel».

Le Talmud Babli, s’interroge à ce sujet : «Moché fut surpris, en l’occurrence : que peut donner l’homme pour le rachat de son âme?» Et, le Talmud Yerouchalmi, précise que : «D.ieu fit sortir comme une pièce de feu de sous Son Trône de gloire. Il la montra à Moché et II lui dit : « voici ce qu’ils donneront », c’est ceci qu’ils donneront».

Il semble, cependant, que la question de Moché, notre maître, n’ait pas reçu de réponse, dans cette explication : le don d’un demi-Shekel est-il susceptible d’effacer une faute aussi grave que celle du veau d’or ? En quoi D.ieu lui répondit-II en lui montrant un exemple de la pièce qu’ils devaient donner ?

Le Trône de gloire de D.ieu illustre la contraction de sa grande Lumière, qui fut nécessaire pour que le monde et ses créatures puissent l’intégrer. En effet, Kissé, le Trône est de la même étymologie que Kissouï, l’occultation, en l’occurrence celle de la Lumière infinie, afin que la «gloire de D.ieu» soit connue dans les mondes.

La réflexion à tout cela fait surgir deux sentiments opposés. D’une part, on ressent effectivement la merveilleuse richesse de la révélation divine, allumant le feu d’un désir intense de se libérer des entraves de ce monde, de recevoir l’élévation et de s’inclure en cette grande Lumière, tout comme un feu qui se dresse vers le haut.

Mais, d’autre part, lorsque l’on comprend que D.ieu s’est «installé» dans ce monde, qu’Il y est «descendu» afin de l’emplir de Sa Lumière, on en fait de même et l’on se maintient dans ce monde. Malgré le fort désir de le quitter, on se soumet à la Volonté de D.ieu et l’on mène une action ici-bas, dans le cadre des lois de la nature.

Tout comme une pièce est un objet dur, qui n’est pas malléable, selon le besoin, l’introduction de la Lumière dans les réceptacles du monde n’est en aucune façon modifiée par l’intensité du désir de fuir les entraves de ce monde.

D.ieu  attend de l’homme une «pièce de feu». Celui-ci doit Le servir avec la soumission la plus totale, de même qu’avec un profond enthousiasme. Cependant, il faut avoir conscience qu’une telle pièce de feu présente plusieurs aspects contradictoires. En effet, elle émane de : «sous Son Trône de gloire», de la source de l’âme qui se trouve en cet endroit.

Lorsque l’on met en éveil l’essence de son âme, il est possible de racheter chaque faute, y compris la plus grave. En effet, cette âme est pure et aucune faute ne pourrait la souiller.

Une autre coutumes des jours de jeûnes instituée par nos Sages : « l’Ègra DeTaanita » (le don à la Tsédaka lié au jeûne)

Sur les jours de jeûne, nos Sages ont dit : « Ègra DeTaanita Tsedakta » , « la principale récompense du jeûne est en échange de la charité donnée pendant celui-ci ».

La raison de cette coutume est expliquée ainsi : étant donné qu’en conséquence du jeûne, une personne a économisé de l’argent en n’achetant pas de nourriture pour son repas, elle devrait donc donner ce montant à la charité, afin de ne pas profiter du jeûne.

Il est d’usage de donner l’argent de « l’Ègra DeTaanita » lors de la prière de Min’ha (après-midi), comme le suggère la haftara (lecture des prophètes) du jeûne : « Observez la justice et pratiquez la charité ».

Qui doit donner de l’Ègra DeTaanita et quel montant cela représente-t-il ?

a) Il est d’usage de donner l’équivalent du montant des repas « qui ont été économisés ». Le montant exact du rachat n’a pas été précisé, et certains disent qu’il s’agit de l’équivalent des repas non consommés pendant le jeûne. Chacun évaluera par lui-même.

b) Cela s’applique à ceux qui jeûnent. Mais même ceux qui ne jeûnent pas pour des raisons médicales, les décisionnaires ont écrit qu’il convient de racheter le jeûne par la charité.

Pour faire un don à la Tsédaka lié au jeûne. >>>>

 

Tout savoir sur le jeûne d’Esther (jeudi 21 mars 2024 de 5h15 à 19h43)

Tout savoir sur le jeûne d’Esther (jeudi 21 mars 2024 de 5h15 à 19h43)

Cette année le jeûne est avancé en raison du chabbat et aura lieu jeudi 21 mars 2024.
Il commencera à 5h15 du matin.
Il se terminera à 19h43 (horaires valables uniquement pour l’Ile de France)

A Min’ha, lecture de la Torah et dans la «Amida», on rajoute la prière «Anénou».

 

Le jeûne d’Esther (en hébreu : תענית אסתר (Ta’anit Esther)) est un jeûne observé de l’aube au crépuscule du 13 Adar, à la veille de la fête de Pourim, en commémoration du jeûne de trois jours prescrit par la reine Esther aux Juifs de Suse (Est 4,16 : «Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse, et jeûnez pour moi, sans manger ni boire pendant trois jours, ni la nuit ni le jour»).

L’instauration du jeûne
Contrairement à une croyance populaire, le jeûne d’Esther ne célèbre pas les jours anniversaires du jeûne. En effet, ce jeûne eut lieu, selon la tradition rabbinique le 13, le 14 et le 15 Nissan, c’est-à-dire à la veille de Pessa’h et ses deux premiers jours. L’interdit de jeûner à Pessa’h aurait été outrepassé car, aurait dit Esther, s’il n’y avait plus d’Israël, à quoi servirait Pessa’h? Toutefois, l’état d’urgence étant passé, et le Second Temple reconstruit, cet usage ne pouvait être maintenu et le jeûne fut transféré au premier et second lundi ainsi qu’au premier jeudi suivant Pourim.

Ce fut selon toute vraisemblance au temps des Gueonim que fut institué le jeûne d’Esther à la date du 13 Adar, car dans le Talmud de Jérusalem, qui se basait sur la Meguilat Ta’anit, le 13 Adar était un jour de joie, appelé le «Jour de Nicanor», commémorant la victoire de Judas Maccabée sur le général hellène Nicanor (également mentionné dans  Macc. 15:35-36), et la coutume de jeûner le 13 Adar n’apparaît ni dans le Tanakh ni dans le Talmud. En revanche, Rachi, et Moïse Maïmonide la mentionnent.

La première occurrence du jeûne, ainsi que le calcul de la date se trouvent dans le She’iltot de Rav A’haï Gaon (parashat Vayaqhel she’ilta 67:18) :

  • le jeûne s’était perpétué depuis, ainsi qu’il est écrit (Esther 9:31) : «Et ils acceptèrent sur eux et sur leurs enfants d’assumer leurs jeûnes et leurs pleurs.»
  • or, selon le Gaon, Est 9,18 parle d’un treizième jour, et le Talmud de Babylone (Meguila 2a) enseigne que «le treizième jour était jour de rassemblement», ce rassemblement se serait fait dans un but de prière publique et de jeûne.
  • Du fait de l’interdiction de jeûner le 13 Adar, le jeûne avait été repoussé après Pourim.

Rabbenou Tam (cet enseignement ne se trouve pas dans les Tossafot, mais est cité par le Rosh), le plus éminent des Tossafistes (xiie siècle) enseignait que le jeûne ne commémorait pas celui prescrit par Esther, mais était néanmoins suggéré dans la Meguila : zman qehila signifiait selon lui que le peuple se serait réuni à la veille de la bataille, le 13 Adar, afin de s’attirer la faveur divine. Afin d’appuyer ses dires, Rabbenou Tam faisait remarquer que Moïse jeûna lors de la bataille contre Amalek.

Ordonnances du jeûne
Ce jeûne n’étant cependant pas l’un des quatre prescrits par la Torah et les prophètes, les restrictions sont moindres, et les femmes enceintes, les mères au foyer, toute personne trop malade ou affaiblie pour supporter ce jeûne, en sont dispensés.

Certains jeûnaient trois jours mais de nos jours, seul le jeûne du 13 continue d’être observé.

Lorsque le 13 Adar tombe un jour de Chabbat, le jeûne est repoussé au jeudi précédent, car le vendredi est nécessaire pour se préparer pour le Chabbat, et la fête de Pourim à venir.

Le jeûne d’Esther dans la Kabbale
Selon Joseph Caro, le jeûne prescrit à la veille de Pourim, ainsi que celui à la veille de Pessa’h ont pour but de rappeler à l’homme que s’il lui est permis de boire du vin à volonté, ce n’est pas pour satisfaire son « mauvais penchant » (yetzer hara), mais pour honorer son Créateur.

De plus, le jeûne d’Esther ne célèbre pas seulement le passé mais aussi les jours à venir, la demande de libérer les Juifs de Haman s’appliquant aussi à l’exil.

La signification et le moment de la pratique de « l’Ègra DeTaanita » (le don à la Tsédaka lié au jeûne)

Sur les jours de jeûne, nos Sages ont dit : « Ègra DeTaanita Tsedakta » , « la principale récompense du jeûne est en échange de la charité donnée pendant celui-ci ».

La raison de cette coutume est expliquée ainsi : étant donné qu’en conséquence du jeûne, une personne a économisé de l’argent en n’achetant pas de nourriture pour son repas, elle devrait donc donner ce montant à la charité, afin de ne pas profiter du jeûne.

Il est d’usage de donner l’argent de « l’Ègra DeTaanita » lors de la prière de Min’ha (après-midi), comme le suggère la haftara (lecture des prophètes) du jeûne : « Observez la justice et pratiquez la charité ».

Qui doit donner de l’Ègra DeTaanita et quel montant cela représente-t-il ?

a) Il est d’usage de donner l’équivalent du montant des repas « qui ont été économisés ». Le montant exact du rachat n’a pas été précisé, et certains disent qu’il s’agit de l’équivalent des repas non consommés pendant le jeûne. Chacun évaluera par lui-même.

b) Cela s’applique à ceux qui jeûnent. Mais même ceux qui ne jeûnent pas pour des raisons médicales, les décisionnaires ont écrit qu’il convient de racheter le jeûne par la charité.

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Le Beth Loubavitch lance son nouveau site pourim.fr/m pour une célébration de Pourim inoubliable !

Le Beth Loubavitch lance son nouveau site pourim.fr/m pour une célébration de Pourim inoubliable !

Le Beth Loubavitch est fier de vous présenter son tout nouveau site pourim.fr/m, spécialement conçu pour vous faire vivre la fête de Pourim d’une manière exceptionnelle ! Préparez-vous à plonger dans l’atmosphère festive dès la sortie de Chabbat, le 23 mars – 13 Adar 2, et le dimanche 24 mars – 14 Adar 2.

 

Avec pourim.fr/m, découvrez en quelques clics les célébrations de Pourim organisées près de chez vous par le Beth Loubavitch pour écouter la lecture de la Meguilat Esther. Mais ce n’est pas tout ! Notre site vous permet de télécharger directement sur votre téléphone la Meguilat Esther en hébreu, en français et en phonétique, pour une expérience de lecture encore plus enrichissante. Plongez au cœur de l’histoire fascinante de Pourim et approfondissez votre connaissance de cette fête riche en traditions.

Pourim.fr/m vous offre également une mine d’informations sur Pourim, y compris sur les 4 Mitsvot essentielles à accomplir durant cette fête, ainsi que de nombreux articles passionnants pour en apprendre davantage sur ses origines et sa signification.

De plus, pourim.fr/m vous donne l’opportunité unique de réaliser la mitsva de Matanot Laévyonim en faisant un don de charité directement depuis notre plateforme sécurisée. Votre générosité permettra au Beth Loubavitch de distribuer, le jour même, des cadeaux aux personnes dans le besoin, illustrant ainsi l’importance du partage et de la solidarité en ce jour de fête.

N’attendez plus ! Visitez dès maintenant pourim.fr/m et faites de Pourim 5784 – 2024 une célébration inoubliable, placée sous le signe de la joie, de l’apprentissage et du partage. Ensemble, faisons rayonner l’esprit de Pourim et perpétuons cette tradition millénaire avec ferveur et enthousiasme !

Le Beth Loubavitch vous souhaite un merveilleux Pourim, rempli de rires, de chants et de bonheur partagé.

Pourim Sameah !

POURIM.FR

Le Rabbi à Pourim 5715 (1955) : « Que ceux qui acceptent de prendre sur eux que D.ieu leur donne une grande richesse lèvent leur main ! » –

Le Rabbi à Pourim 5715 (1955) : « Que ceux qui acceptent de prendre sur eux que D.ieu leur donne une grande richesse lèvent leur main ! » –

Lors d’un mémorable Farbrenguen à Pourim en 1955, le Rabbi de Loubavitch stupéfia l’assemblée des Hassidim en leur offrant de recevoir de D.ieu une immense richesse matérielle. La condition était d’accepter ensuite l’épreuve spirituelle que représente l’abondance. Ceux qui étaient prêts à relever ce défi n’avaient qu’à lever la main. Si certains saisirent cette opportunité extraordinaire, beaucoup hésitèrent.

 

Des centaines de Hassidim étaient présents au Farbrenguen de Pourim 5715 en compagnie du Rabbi. Le Farbrenguen dura de longues heures, les allocutions se succédant aux chants et ainsi de suite. Mais au milieu du Farbrenguen, le Rabbi interrompit son déroulement, et le visage rayonnant, il se tourna vers le public et dit :

« Il y en a qui se plaignent : apparemment, il serait préférable d’avoir une situation de « chacun sous sa vigne et sous son figuier », que chacun ait ses besoins matériels de façon aisée comme il le faut… »

« Les « extras » sont une chose qui perturbe aussi le matériel, comme l’explique le Tzemah Tzedek, que sa mémoire soit une bénédiction, par l’exemple des vêtements qui doivent être à la mesure de l’homme – non seulement un vêtement trop court n’est pas convenable, mais aussi un vêtement trop long n’est pas convenable, car l’homme s’y empêtre. Et il en est de même pour toutes les choses extérieures qui sont comme des vêtements, dont l’ensemble sont les choses de l’âme animale et du corps, qui sont en quelque sorte des vêtements pour les choses sacrées, que lorsqu’elles sont en plus grande quantité que nécessaire, c’est une chose non souhaitable non seulement pour la spiritualité mais aussi pour la matérialité. »

« Et comme on le voit de façon tangible, à notre grand regret, l’épreuve de la richesse est une très grande épreuve – mais malgré tout, si seulement – « que cela soit dit pour tous les Juifs » – ils étaient tous riches, et devraient peiner avec une immense difficulté, une peine de l’âme et une peine du corps, et si une heure ne suffit pas et deux heures non plus, ils peineraient de nombreuses heures – mais l’essentiel est que la difficulté soit de pouvoir résister à l’épreuve de la richesse !… »

Le Rabbi conclut ses paroles par une proclamation :
« En Amérique, on a l’habitude de soumettre toute chose au vote. Eh bien, que ceux qui acceptent de prendre sur eux que le Saint béni soit-Il leur donne une grande richesse, et que cela ne les dérange pas de devoir peiner dans la lutte contre leur mauvais penchant pour qu’il ne les fasse pas trébucher – qu’ils lèvent leur main droite d’un cœur entier.!.. »

La stupeur saisit l’assemblée. Apparemment, depuis l’époque de Rabbi Shimon bar Yohaï qui proclama devant ses disciples : « Vallée, vallée! Remplis-toi de pièces d’or! », jamais on n’avait proposé aux disciples de s’enrichir de façon si simple et facile! Il suffisait juste de lever la main…

L’un des participants à cet événement était le Rav Shmuel Aizik Popack, de mémoire bénie, qui par la suite s’enrichit énormément. Il décrivit ce qui se passa:

« Quand le Rabbi proclama que quiconque voulait s’enrichir lève la main, beaucoup des présents eurent honte de le faire. Apparemment, ils pensaient qu’il n’était pas approprié de demander au Rabbi des choses matérielles, le Rabbi était destiné à la spiritualité… »

Le Rabbi attendit quelques instants et regarda autour de lui, et voyant que la plupart des gens n’avaient pas eu le courage de lever la main et de mériter la richesse, à part quelques-uns, il dit avec une sorte de ton de déception:

« Ensuite ils viennent se plaindre qu’il manque telle chose et telle chose, mais quand il y a un temps de grâce, ils font des « חב »ד’סקע שטותים », des « bêtises à la Habad »… Dans le matériel, ils se fient au doute et au doute du doute, peut-être que quelque chose en sortira, alors que quand il y a un Farbrenguen avec plus d’un Minyane de Juifs, et qu’on se trouve dans un temps de grâce où on peut « saisir » et « attraper » quelque chose lié au Saint béni soit-Il Lui-même, ils ratent l’occasion pourvu qu’on les appelle des »בעל מוחין », des « gens intelligents ». Que puis-je faire?… Pourtant, la richesse ne perturbera pas la spiritualité, et il y aura plus de temps et de forces pour agir dans ce monde matériel en renforçant la Torah et les Mitsvot ».

L’un de ceux qui levèrent la main était apparemment le Rav Popack lui-même, bien qu’il ne l’ait jamais confirmé ou nié. « Tous ceux qui levèrent la main devinrent de grands riches », raconta-t-il. « Après ce Farbrenguen, je me tournai vers le Rabbi en demandant une bénédiction, car je n’avais alors aucun moyen de subsistance. Le Rabbi me dit de commencer à m’occuper d’immobilier. Je dis au Rabbi que je n’avais pas du tout d’argent, et le Rabbi dit que je n’avais pas besoin d’argent pour m’occuper d’immobilier. Et en effet, grâce à certaines actions, nous réussîmes à acheter deux maisons sans avoir d’argent à disposition. »

Le rôle joué par le Rabbi de Loubavitch sur les élections historiques à la Knesset en 1988 et sa demanda de se mobiliser pour « Agoudat Israël »

Le rôle joué par le Rabbi de Loubavitch sur les élections historiques à la Knesset en 1988 et sa demanda de se mobiliser pour « Agoudat Israël »

Ce document apporte un éclairage intéressant sur un épisode de tensions internes au monde hassidique et orthodoxe en Israël à la fin des années 80, et sur le rôle joué par le Rabbi de Loubavitch et certains Admorim pour défendre la place du hassidisme Habad face aux attaques dont il faisait l’objet dans ce contexte électoral tendu. Les détails fournis montrent la complexité des relations et des jeux d’alliance entre les différents courants et partis religieux à l’époque.

 

Le Degel HaTorah fut fondé en 1988 par une scission de l’Agoudat Israel. due à des divergences politiques avec les rabbins hassidiques au sein de l’Agoudat Israel. Lors des élections législatives de 1988, le parti remporta deux sièges à la Knesset, occupés par Moshe Gafni et Avraham Ravitz, et rejoint le gouvernement de coalition d’Yitzhak Shamir. Lors des élections de 1992, le parti s’allia avec l’Agoudat Israel sous le nom de Judaïsme unifié de la Torah.
Bien que les deux partis se soient séparés peu avant les élections législatives de 1996, ils se réunirent à nouveau pour le scrutin. Cette alliance est constamment renouvelée depuis.
Le parti a actuellement trois représentants à la Knesset (sur les sept de l’alliance), Moshe Gafni, Uri Maklev et Ya’akov Asher. 

Dans le nouveau livre « Le Rav Ashkenazi » Tome 2, est relatée l’histoire de la création du parti politique « Degel HaTorah » et les développements qui s’ensuivirent autour de Habad. Le message transmis par le secrétariat du Rabbi pour signaler l’opposition de Vizhnitz, et la reconstitution des événements des années plus tard par le Rabbi de Gour.

Le 21 Marcheshvan 5749 (1988) eurent lieu les élections historiques à la Knesset, lors desquelles le Rabbi ordonna de se mobiliser pour le succès d’Agoudat Israël, suite à une scission qui s’était créée entre elle et les détracteurs des enseignements hassidiques. Cette instruction spéciale arriva après qu’une requête fut transmise au Rabbi de la part des grands Admourim en Israël, lui demandant d’accorder son soutien sacré à la liste.

Le Rav Ashkenazi était à la tête de ceux qui œuvraient pour Guimel (Agoudat Israel). Un mois après les élections, lors d’un rassemblement de 19 Kislev à Kfar Habad, il s’exclama :
« Si il y a 190 ans, on pouvait comprendre les craintes de certaines personnes naïves face à la nouvelle voie hassidique inconnue, aujourd’hui, après que les enseignements hassidiques ont fait leurs preuves, et que le dévouement de nos Rebbeim et de leurs Hassidim a maintenu la braise et la flamme du peuple juif dans le monde entier, comment est-il possible que certains veuillent renouveler la discorde et la haine profonde qui régnaient à l’époque du Alter Rebbe ?! »

Le Rav Ashkenazi faisait référence à la terrible polémique qui éclata à cette période, initiée par quelqu’un connu pour sa vieille haine envers le hassidisme Habad. Celui-ci décida soudainement, au mois de Tishri 5749, de briser les liens et de passer d’une opposition sévère à Habad à une guerre sans merci, incluant une exigence absolue de la part de toutes les cours hassidiques de boycotter Habad !

En fait, dès l’hiver 5748, cet homme avait formulé cette revendication, tout en créant divers organismes destinés à combattre Habad, dans le cadre de sa vieille lutte contre eux. Le Rabbi commenta ce dernier point lors d’un rassemblement du Chabbat Vayeshev, 21 Kislev 5748 :

« On prétend être un leader, mais en réalité on s’occupe et on est absorbé par la propagation de la haine entre Juifs. On crée et construit dans un seul but : répandre la haine. On construit des choses et établit de nouveaux sujets dans le seul but d’accroître les dissensions… Tout le monde sait (et ils n’en ont pas honte) que l’unique but de la création de cette nouvelle chose est d’augmenter les disputes ! Et c’est d’autant plus grave quand la haine est dirigée contre des Juifs qu’on ne connaît pas et qu’on n’a jamais vus, visant tout un groupe de Juifs. »

Cependant, suite à une série de discussions qui se tinrent au mois de Chevat 5748 entre les représentants hassidiques et lituaniens au sein d’Agoudat Israël, il semblait que cet homme ait renoncé à sa demande de boycotter Habad – une exigence qu’il avait posée comme condition à la participation d’Agoudat Israel dans son intégralité aux prochaines élections à la Knesset.

Cette unité avait déjà été rompue par lui lors des élections précédentes en 5744 (1984), où il avait soutenu le parti Shass. Mais il était encore resté au sein d’Agoudat Israel, et le conflit de 5744 n’avait pas éclaté suite à une demande de sa part de boycotter Habad.

À la surprise générale, la veille de Yom Kippour 5749, une heure avant l’entrée de la fête, un accord fut signé entre la faction centrale d’Agoudat Israël, à savoir les Hassidim de Gour, et les représentants lituaniens, concernant une liste commune aux élections. Il fut convenu entre eux qu’à la sortie de Yom Kippour, une annexe de compromis serait signée, stipulant :
1. Le journal hassidique Hamodia renoncerait à mentionner Habad, y compris dans les publicités payantes, tandis que le journal lituanien Yated Neeman cesserait d’attaquer Habad.
2. Les rabbins et représentants hassidiques d’Agoudat ne participeraient pas aux événements Habad, tandis que leurs homologues lituaniens n’attaqueraient plus Habad, même verbalement.

Le plan était que même la « Faction Unifiée » au sein d’Agoudat, c’est-à-dire les Hassidim de Vizhnitz, rejoigne l’accord et son annexe.

Du côté de la faction centrale, seuls quelques responsables étaient au courant de l’annexe, qui devait rester secrète jusqu’à la sortie de Kippour. Mais dans l’après-midi de la fête, son existence fut révélée, et les esprits s’échauffèrent au sein de l’Agoudat hassidique. Rabbi Yaakov Alter (l’actuel Rabbi de Gour) et le défunt Rabbi de Vizhnitz annoncèrent après la fête à leurs représentants politiques leur opposition totale à l’annexe, en raison du boycott de Habad.

De l’autre côté de la barricade, des responsables lituaniens de haut rang radicalisèrent leur position, exigeant que leurs rabbins soient autorisés à attaquer Habad au moins verbalement… Les représentants de la faction centrale transmirent cela à Rabbi Pinchas Menachem Alter (qui fut plus tard connu comme du Rabbi de Gour), et il rejeta bien sûr totalement cette idée.

Les responsables de la faction centrale informèrent leurs homologues lituaniens des développements, et l’homme connu pour ses luttes menaça de créer une nouvelle liste. Cela faisait écho aux menaces des Lituaniens les jours précédents, lorsque Hamodia (journal Gour) publiait des annonces sur Habad pendant les négociations des représentants hassidiques avec les Lituaniens, ce qui mit ces derniers hors d’eux.

Parallèlement, l’homme en question annonça soudain que malgré sa demande de boycotter Habad, lui de son côté n’était pas du tout d’accord pour mettre fin à ses attaques et à celles de Yated Neeman contre Habad !

Le lendemain de Yom Kippour, le centre d’Agoudat Israël – composé à l’époque de Hassidim et de Lituaniens – se réunit pour discuter de la question. Le président du centre, Rabbi Pinchas Menachem Alter, boycotta la réunion, refusant de prendre part à des discussions sur l’ostracisme de Habad.

Le responsable lituanien Shlomo Lorincz harangua les membres du centre et « condamna » Habad, demandant aux Hassidim au sujet de Loubavitch: « Préférez-vous cette « secte », qui compte « six cents ou maximum sept cents âmes », aux deux mandats que représente le public lituanien ?! »

Le président d’Agoudat Israël, Rav Moshe Zeev Feldman, attaqua Shlomo Lorincz en réponse, déclarant qu’aucune cour hassidique ou groupe juif n’avait diffusé le judaïsme dans le monde entier comme le mouvement Habad, alors comment pouvait-on en parler ainsi ?!

Un des responsables hassidiques qui avaient poussé à signer l’annexe écrivit un mot à Rav Feldman pendant son discours, lui demandant de ne pas défendre Habad, car cela risquait d’irriter l’homme connu. Mais Rav Feldman réagit au mot depuis la tribune, annonçant : « Je parlerai comme je veux ! Je ne laisserai pas qu’on attaque Habad ainsi ! »

En effet, le centre décida de la composition de la liste d’Agoudat Israël, en laissant la troisième place vacante, afin que si les Lituaniens cédaient sur la question de Habad, ils y soient intégrés.

Le lendemain, vendredi, le journal Yated Neeman annonça en Une que sur instruction de l’homme en question, une nouvelle liste lituanienne serait créée. Ce titre, accompagné d’une lettre de soutien à cette liste de la part de cet homme, visait à intimider l’Agoudat hassidique, mais eut l’effet inverse. Car le samedi soir, les représentants lituaniens demandèrent à leurs homologues de la faction centrale de reprendre leurs discussions communes, mais essuyèrent un refus, au vu de la publication susmentionnée.

Les Lituaniens demandèrent au président de PAI (Poalei Agoudat Israël), Avraham Verdiger, de ne pas s’allier avec Agoudat, mais de se présenter sur une liste séparée, en se désolidarisant de Habad, en échange d’un soutien lituanien aux élections. Verdiger refusa et se présenta sur la liste Guimel d’Agoudat Israel. Les Lituaniens tentèrent alors de s’intégrer à la liste Shass, mais celle-ci aussi refusa de les inclure parmi ses candidats.

C’est ainsi que démarra la course électorale de « Degel HaTorah », et avec elle la terrible discorde des opposants contre les Hassidim, qui incluait même des propos infâmes de la part de cet homme contre le Rabbi, et de vives protestations des grands de la Torah.

Rav Ashkenazi souligna dans ce contexte que la lutte de cet homme n’était pas dirigée seulement contre les Hassidim de Habad, mais visait l’ensemble des enseignements hassidiques, et que l’attitude des différentes cours hassidiques face à cette lutte devait en tenir compte.

Ce fait fut illustré de manière effrayante lors de cette campagne électorale, que ce soit dans les actions et déclarations terribles de cet homme et de ses soldats envers les Admourim et leurs Hassidim, ou dans ses graves propos révélés au sujet des grands du hassidisme à travers les générations, à commencer par la lumière des sept jours, le saint Baal Shem Tov !

En effet, le Rabbi écrivit en ces jours au sujet de ceux qui se joignaient à cet homme (voici le contenu de la réponse en substance) : « Quiconque flatte les méchants finit par tomber entre leurs mains, et il lutte contre le peuple juif, contre le Baal Shem Tov, le Alter Rebbe etc., et contre l’Agoudat. »

Parallèlement, il faut noter que les liens entre les différentes cours hassidiques et le Rabbi se renforcèrent beaucoup suite aux élections de 5749. L’actuel Admor de Gour, qui avait eu une audience privée (Yehidout) avec le Rabbi dès 5737 (1977), eut une nouvelle Yehidout le 6 Adar II 5749. Sept ans plus tard, en 5756 (1996), il dit à Rav Ashkenazi : « Je me souviens très bien du Rabbi! ».

Il faut aussi mentionner que l’opposition susmentionnée du Rabbi de Vizhnitz au boycott de Habad fut rappelée par le Rav Ashkenazi un an et demi plus tard, dans une interview au magazine Kfar Habad du 30 Nissan 5750 (1990). Ses propos dans cette interview lui furent dictés par le secrétariat du Rabbi, qui accompagna aussi le journal dans toutes ses démarches dans les semaines qui suivirent la fameuse « manipulation ».

Le Rav Ashkenazi y décrivit l’amitié et l’estime qui régnaient entre les membres du « Conseil » (des Grands de la Torah) et le Rabbi, ainsi que la ligne susmentionnée du président du Conseil, du Rabbi de Vizhnitz, en 5749.