Tout savoir sur le jeûne d’Esther (jeudi 21 mars 2024 de 5h15 à 19h43)

Tout savoir sur le jeûne d’Esther (jeudi 21 mars 2024 de 5h15 à 19h43)

Cette année le jeûne est avancé en raison du chabbat et aura lieu jeudi 21 mars 2024.
Il commencera à 5h15 du matin.
Il se terminera à 19h43 (horaires valables uniquement pour l’Ile de France)

A Min’ha, lecture de la Torah et dans la «Amida», on rajoute la prière «Anénou».

 

Le jeûne d’Esther (en hébreu : תענית אסתר (Ta’anit Esther)) est un jeûne observé de l’aube au crépuscule du 13 Adar, à la veille de la fête de Pourim, en commémoration du jeûne de trois jours prescrit par la reine Esther aux Juifs de Suse (Est 4,16 : «Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse, et jeûnez pour moi, sans manger ni boire pendant trois jours, ni la nuit ni le jour»).

L’instauration du jeûne
Contrairement à une croyance populaire, le jeûne d’Esther ne célèbre pas les jours anniversaires du jeûne. En effet, ce jeûne eut lieu, selon la tradition rabbinique le 13, le 14 et le 15 Nissan, c’est-à-dire à la veille de Pessa’h et ses deux premiers jours. L’interdit de jeûner à Pessa’h aurait été outrepassé car, aurait dit Esther, s’il n’y avait plus d’Israël, à quoi servirait Pessa’h? Toutefois, l’état d’urgence étant passé, et le Second Temple reconstruit, cet usage ne pouvait être maintenu et le jeûne fut transféré au premier et second lundi ainsi qu’au premier jeudi suivant Pourim.

Ce fut selon toute vraisemblance au temps des Gueonim que fut institué le jeûne d’Esther à la date du 13 Adar, car dans le Talmud de Jérusalem, qui se basait sur la Meguilat Ta’anit, le 13 Adar était un jour de joie, appelé le «Jour de Nicanor», commémorant la victoire de Judas Maccabée sur le général hellène Nicanor (également mentionné dans  Macc. 15:35-36), et la coutume de jeûner le 13 Adar n’apparaît ni dans le Tanakh ni dans le Talmud. En revanche, Rachi, et Moïse Maïmonide la mentionnent.

La première occurrence du jeûne, ainsi que le calcul de la date se trouvent dans le She’iltot de Rav A’haï Gaon (parashat Vayaqhel she’ilta 67:18) :

  • le jeûne s’était perpétué depuis, ainsi qu’il est écrit (Esther 9:31) : «Et ils acceptèrent sur eux et sur leurs enfants d’assumer leurs jeûnes et leurs pleurs.»
  • or, selon le Gaon, Est 9,18 parle d’un treizième jour, et le Talmud de Babylone (Meguila 2a) enseigne que «le treizième jour était jour de rassemblement», ce rassemblement se serait fait dans un but de prière publique et de jeûne.
  • Du fait de l’interdiction de jeûner le 13 Adar, le jeûne avait été repoussé après Pourim.

Rabbenou Tam (cet enseignement ne se trouve pas dans les Tossafot, mais est cité par le Rosh), le plus éminent des Tossafistes (xiie siècle) enseignait que le jeûne ne commémorait pas celui prescrit par Esther, mais était néanmoins suggéré dans la Meguila : zman qehila signifiait selon lui que le peuple se serait réuni à la veille de la bataille, le 13 Adar, afin de s’attirer la faveur divine. Afin d’appuyer ses dires, Rabbenou Tam faisait remarquer que Moïse jeûna lors de la bataille contre Amalek.

Ordonnances du jeûne
Ce jeûne n’étant cependant pas l’un des quatre prescrits par la Torah et les prophètes, les restrictions sont moindres, et les femmes enceintes, les mères au foyer, toute personne trop malade ou affaiblie pour supporter ce jeûne, en sont dispensés.

Certains jeûnaient trois jours mais de nos jours, seul le jeûne du 13 continue d’être observé.

Lorsque le 13 Adar tombe un jour de Chabbat, le jeûne est repoussé au jeudi précédent, car le vendredi est nécessaire pour se préparer pour le Chabbat, et la fête de Pourim à venir.

Le jeûne d’Esther dans la Kabbale
Selon Joseph Caro, le jeûne prescrit à la veille de Pourim, ainsi que celui à la veille de Pessa’h ont pour but de rappeler à l’homme que s’il lui est permis de boire du vin à volonté, ce n’est pas pour satisfaire son « mauvais penchant » (yetzer hara), mais pour honorer son Créateur.

De plus, le jeûne d’Esther ne célèbre pas seulement le passé mais aussi les jours à venir, la demande de libérer les Juifs de Haman s’appliquant aussi à l’exil.

La signification et le moment de la pratique de « l’Ègra DeTaanita » (le don à la Tsédaka lié au jeûne)

Sur les jours de jeûne, nos Sages ont dit : « Ègra DeTaanita Tsedakta » , « la principale récompense du jeûne est en échange de la charité donnée pendant celui-ci ».

La raison de cette coutume est expliquée ainsi : étant donné qu’en conséquence du jeûne, une personne a économisé de l’argent en n’achetant pas de nourriture pour son repas, elle devrait donc donner ce montant à la charité, afin de ne pas profiter du jeûne.

Il est d’usage de donner l’argent de « l’Ègra DeTaanita » lors de la prière de Min’ha (après-midi), comme le suggère la haftara (lecture des prophètes) du jeûne : « Observez la justice et pratiquez la charité ».

Qui doit donner de l’Ègra DeTaanita et quel montant cela représente-t-il ?

a) Il est d’usage de donner l’équivalent du montant des repas « qui ont été économisés ». Le montant exact du rachat n’a pas été précisé, et certains disent qu’il s’agit de l’équivalent des repas non consommés pendant le jeûne. Chacun évaluera par lui-même.

b) Cela s’applique à ceux qui jeûnent. Mais même ceux qui ne jeûnent pas pour des raisons médicales, les décisionnaires ont écrit qu’il convient de racheter le jeûne par la charité.

Pour faire un don à la Tsédaka lié au jeûne. >>>>

 

 

 

Le Beth Loubavitch lance son nouveau site pourim.fr/m pour une célébration de Pourim inoubliable !

Le Beth Loubavitch lance son nouveau site pourim.fr/m pour une célébration de Pourim inoubliable !

Le Beth Loubavitch est fier de vous présenter son tout nouveau site pourim.fr/m, spécialement conçu pour vous faire vivre la fête de Pourim d’une manière exceptionnelle ! Préparez-vous à plonger dans l’atmosphère festive dès la sortie de Chabbat, le 23 mars – 13 Adar 2, et le dimanche 24 mars – 14 Adar 2.

 

Avec pourim.fr/m, découvrez en quelques clics les célébrations de Pourim organisées près de chez vous par le Beth Loubavitch pour écouter la lecture de la Meguilat Esther. Mais ce n’est pas tout ! Notre site vous permet de télécharger directement sur votre téléphone la Meguilat Esther en hébreu, en français et en phonétique, pour une expérience de lecture encore plus enrichissante. Plongez au cœur de l’histoire fascinante de Pourim et approfondissez votre connaissance de cette fête riche en traditions.

Pourim.fr/m vous offre également une mine d’informations sur Pourim, y compris sur les 4 Mitsvot essentielles à accomplir durant cette fête, ainsi que de nombreux articles passionnants pour en apprendre davantage sur ses origines et sa signification.

De plus, pourim.fr/m vous donne l’opportunité unique de réaliser la mitsva de Matanot Laévyonim en faisant un don de charité directement depuis notre plateforme sécurisée. Votre générosité permettra au Beth Loubavitch de distribuer, le jour même, des cadeaux aux personnes dans le besoin, illustrant ainsi l’importance du partage et de la solidarité en ce jour de fête.

N’attendez plus ! Visitez dès maintenant pourim.fr/m et faites de Pourim 5784 – 2024 une célébration inoubliable, placée sous le signe de la joie, de l’apprentissage et du partage. Ensemble, faisons rayonner l’esprit de Pourim et perpétuons cette tradition millénaire avec ferveur et enthousiasme !

Le Beth Loubavitch vous souhaite un merveilleux Pourim, rempli de rires, de chants et de bonheur partagé.

Pourim Sameah !

POURIM.FR

Le Rabbi à Pourim 5715 (1955) : « Que ceux qui acceptent de prendre sur eux que D.ieu leur donne une grande richesse lèvent leur main ! » –

Le Rabbi à Pourim 5715 (1955) : « Que ceux qui acceptent de prendre sur eux que D.ieu leur donne une grande richesse lèvent leur main ! » –

Lors d’un mémorable Farbrenguen à Pourim en 1955, le Rabbi de Loubavitch stupéfia l’assemblée des Hassidim en leur offrant de recevoir de D.ieu une immense richesse matérielle. La condition était d’accepter ensuite l’épreuve spirituelle que représente l’abondance. Ceux qui étaient prêts à relever ce défi n’avaient qu’à lever la main. Si certains saisirent cette opportunité extraordinaire, beaucoup hésitèrent.

 

Des centaines de Hassidim étaient présents au Farbrenguen de Pourim 5715 en compagnie du Rabbi. Le Farbrenguen dura de longues heures, les allocutions se succédant aux chants et ainsi de suite. Mais au milieu du Farbrenguen, le Rabbi interrompit son déroulement, et le visage rayonnant, il se tourna vers le public et dit :

« Il y en a qui se plaignent : apparemment, il serait préférable d’avoir une situation de « chacun sous sa vigne et sous son figuier », que chacun ait ses besoins matériels de façon aisée comme il le faut… »

« Les « extras » sont une chose qui perturbe aussi le matériel, comme l’explique le Tzemah Tzedek, que sa mémoire soit une bénédiction, par l’exemple des vêtements qui doivent être à la mesure de l’homme – non seulement un vêtement trop court n’est pas convenable, mais aussi un vêtement trop long n’est pas convenable, car l’homme s’y empêtre. Et il en est de même pour toutes les choses extérieures qui sont comme des vêtements, dont l’ensemble sont les choses de l’âme animale et du corps, qui sont en quelque sorte des vêtements pour les choses sacrées, que lorsqu’elles sont en plus grande quantité que nécessaire, c’est une chose non souhaitable non seulement pour la spiritualité mais aussi pour la matérialité. »

« Et comme on le voit de façon tangible, à notre grand regret, l’épreuve de la richesse est une très grande épreuve – mais malgré tout, si seulement – « que cela soit dit pour tous les Juifs » – ils étaient tous riches, et devraient peiner avec une immense difficulté, une peine de l’âme et une peine du corps, et si une heure ne suffit pas et deux heures non plus, ils peineraient de nombreuses heures – mais l’essentiel est que la difficulté soit de pouvoir résister à l’épreuve de la richesse !… »

Le Rabbi conclut ses paroles par une proclamation :
« En Amérique, on a l’habitude de soumettre toute chose au vote. Eh bien, que ceux qui acceptent de prendre sur eux que le Saint béni soit-Il leur donne une grande richesse, et que cela ne les dérange pas de devoir peiner dans la lutte contre leur mauvais penchant pour qu’il ne les fasse pas trébucher – qu’ils lèvent leur main droite d’un cœur entier.!.. »

La stupeur saisit l’assemblée. Apparemment, depuis l’époque de Rabbi Shimon bar Yohaï qui proclama devant ses disciples : « Vallée, vallée! Remplis-toi de pièces d’or! », jamais on n’avait proposé aux disciples de s’enrichir de façon si simple et facile! Il suffisait juste de lever la main…

L’un des participants à cet événement était le Rav Shmuel Aizik Popack, de mémoire bénie, qui par la suite s’enrichit énormément. Il décrivit ce qui se passa:

« Quand le Rabbi proclama que quiconque voulait s’enrichir lève la main, beaucoup des présents eurent honte de le faire. Apparemment, ils pensaient qu’il n’était pas approprié de demander au Rabbi des choses matérielles, le Rabbi était destiné à la spiritualité… »

Le Rabbi attendit quelques instants et regarda autour de lui, et voyant que la plupart des gens n’avaient pas eu le courage de lever la main et de mériter la richesse, à part quelques-uns, il dit avec une sorte de ton de déception:

« Ensuite ils viennent se plaindre qu’il manque telle chose et telle chose, mais quand il y a un temps de grâce, ils font des « חב »ד’סקע שטותים », des « bêtises à la Habad »… Dans le matériel, ils se fient au doute et au doute du doute, peut-être que quelque chose en sortira, alors que quand il y a un Farbrenguen avec plus d’un Minyane de Juifs, et qu’on se trouve dans un temps de grâce où on peut « saisir » et « attraper » quelque chose lié au Saint béni soit-Il Lui-même, ils ratent l’occasion pourvu qu’on les appelle des »בעל מוחין », des « gens intelligents ». Que puis-je faire?… Pourtant, la richesse ne perturbera pas la spiritualité, et il y aura plus de temps et de forces pour agir dans ce monde matériel en renforçant la Torah et les Mitsvot ».

L’un de ceux qui levèrent la main était apparemment le Rav Popack lui-même, bien qu’il ne l’ait jamais confirmé ou nié. « Tous ceux qui levèrent la main devinrent de grands riches », raconta-t-il. « Après ce Farbrenguen, je me tournai vers le Rabbi en demandant une bénédiction, car je n’avais alors aucun moyen de subsistance. Le Rabbi me dit de commencer à m’occuper d’immobilier. Je dis au Rabbi que je n’avais pas du tout d’argent, et le Rabbi dit que je n’avais pas besoin d’argent pour m’occuper d’immobilier. Et en effet, grâce à certaines actions, nous réussîmes à acheter deux maisons sans avoir d’argent à disposition. »

Le rôle joué par le Rabbi de Loubavitch sur les élections historiques à la Knesset en 1988 et sa demanda de se mobiliser pour « Agoudat Israël »

Le rôle joué par le Rabbi de Loubavitch sur les élections historiques à la Knesset en 1988 et sa demanda de se mobiliser pour « Agoudat Israël »

Ce document apporte un éclairage intéressant sur un épisode de tensions internes au monde hassidique et orthodoxe en Israël à la fin des années 80, et sur le rôle joué par le Rabbi de Loubavitch et certains Admorim pour défendre la place du hassidisme Habad face aux attaques dont il faisait l’objet dans ce contexte électoral tendu. Les détails fournis montrent la complexité des relations et des jeux d’alliance entre les différents courants et partis religieux à l’époque.

 

Le Degel HaTorah fut fondé en 1988 par une scission de l’Agoudat Israel. due à des divergences politiques avec les rabbins hassidiques au sein de l’Agoudat Israel. Lors des élections législatives de 1988, le parti remporta deux sièges à la Knesset, occupés par Moshe Gafni et Avraham Ravitz, et rejoint le gouvernement de coalition d’Yitzhak Shamir. Lors des élections de 1992, le parti s’allia avec l’Agoudat Israel sous le nom de Judaïsme unifié de la Torah.
Bien que les deux partis se soient séparés peu avant les élections législatives de 1996, ils se réunirent à nouveau pour le scrutin. Cette alliance est constamment renouvelée depuis.
Le parti a actuellement trois représentants à la Knesset (sur les sept de l’alliance), Moshe Gafni, Uri Maklev et Ya’akov Asher. 

Dans le nouveau livre « Le Rav Ashkenazi » Tome 2, est relatée l’histoire de la création du parti politique « Degel HaTorah » et les développements qui s’ensuivirent autour de Habad. Le message transmis par le secrétariat du Rabbi pour signaler l’opposition de Vizhnitz, et la reconstitution des événements des années plus tard par le Rabbi de Gour.

Le 21 Marcheshvan 5749 (1988) eurent lieu les élections historiques à la Knesset, lors desquelles le Rabbi ordonna de se mobiliser pour le succès d’Agoudat Israël, suite à une scission qui s’était créée entre elle et les détracteurs des enseignements hassidiques. Cette instruction spéciale arriva après qu’une requête fut transmise au Rabbi de la part des grands Admourim en Israël, lui demandant d’accorder son soutien sacré à la liste.

Le Rav Ashkenazi était à la tête de ceux qui œuvraient pour Guimel (Agoudat Israel). Un mois après les élections, lors d’un rassemblement de 19 Kislev à Kfar Habad, il s’exclama :
« Si il y a 190 ans, on pouvait comprendre les craintes de certaines personnes naïves face à la nouvelle voie hassidique inconnue, aujourd’hui, après que les enseignements hassidiques ont fait leurs preuves, et que le dévouement de nos Rebbeim et de leurs Hassidim a maintenu la braise et la flamme du peuple juif dans le monde entier, comment est-il possible que certains veuillent renouveler la discorde et la haine profonde qui régnaient à l’époque du Alter Rebbe ?! »

Le Rav Ashkenazi faisait référence à la terrible polémique qui éclata à cette période, initiée par quelqu’un connu pour sa vieille haine envers le hassidisme Habad. Celui-ci décida soudainement, au mois de Tishri 5749, de briser les liens et de passer d’une opposition sévère à Habad à une guerre sans merci, incluant une exigence absolue de la part de toutes les cours hassidiques de boycotter Habad !

En fait, dès l’hiver 5748, cet homme avait formulé cette revendication, tout en créant divers organismes destinés à combattre Habad, dans le cadre de sa vieille lutte contre eux. Le Rabbi commenta ce dernier point lors d’un rassemblement du Chabbat Vayeshev, 21 Kislev 5748 :

« On prétend être un leader, mais en réalité on s’occupe et on est absorbé par la propagation de la haine entre Juifs. On crée et construit dans un seul but : répandre la haine. On construit des choses et établit de nouveaux sujets dans le seul but d’accroître les dissensions… Tout le monde sait (et ils n’en ont pas honte) que l’unique but de la création de cette nouvelle chose est d’augmenter les disputes ! Et c’est d’autant plus grave quand la haine est dirigée contre des Juifs qu’on ne connaît pas et qu’on n’a jamais vus, visant tout un groupe de Juifs. »

Cependant, suite à une série de discussions qui se tinrent au mois de Chevat 5748 entre les représentants hassidiques et lituaniens au sein d’Agoudat Israël, il semblait que cet homme ait renoncé à sa demande de boycotter Habad – une exigence qu’il avait posée comme condition à la participation d’Agoudat Israel dans son intégralité aux prochaines élections à la Knesset.

Cette unité avait déjà été rompue par lui lors des élections précédentes en 5744 (1984), où il avait soutenu le parti Shass. Mais il était encore resté au sein d’Agoudat Israel, et le conflit de 5744 n’avait pas éclaté suite à une demande de sa part de boycotter Habad.

À la surprise générale, la veille de Yom Kippour 5749, une heure avant l’entrée de la fête, un accord fut signé entre la faction centrale d’Agoudat Israël, à savoir les Hassidim de Gour, et les représentants lituaniens, concernant une liste commune aux élections. Il fut convenu entre eux qu’à la sortie de Yom Kippour, une annexe de compromis serait signée, stipulant :
1. Le journal hassidique Hamodia renoncerait à mentionner Habad, y compris dans les publicités payantes, tandis que le journal lituanien Yated Neeman cesserait d’attaquer Habad.
2. Les rabbins et représentants hassidiques d’Agoudat ne participeraient pas aux événements Habad, tandis que leurs homologues lituaniens n’attaqueraient plus Habad, même verbalement.

Le plan était que même la « Faction Unifiée » au sein d’Agoudat, c’est-à-dire les Hassidim de Vizhnitz, rejoigne l’accord et son annexe.

Du côté de la faction centrale, seuls quelques responsables étaient au courant de l’annexe, qui devait rester secrète jusqu’à la sortie de Kippour. Mais dans l’après-midi de la fête, son existence fut révélée, et les esprits s’échauffèrent au sein de l’Agoudat hassidique. Rabbi Yaakov Alter (l’actuel Rabbi de Gour) et le défunt Rabbi de Vizhnitz annoncèrent après la fête à leurs représentants politiques leur opposition totale à l’annexe, en raison du boycott de Habad.

De l’autre côté de la barricade, des responsables lituaniens de haut rang radicalisèrent leur position, exigeant que leurs rabbins soient autorisés à attaquer Habad au moins verbalement… Les représentants de la faction centrale transmirent cela à Rabbi Pinchas Menachem Alter (qui fut plus tard connu comme du Rabbi de Gour), et il rejeta bien sûr totalement cette idée.

Les responsables de la faction centrale informèrent leurs homologues lituaniens des développements, et l’homme connu pour ses luttes menaça de créer une nouvelle liste. Cela faisait écho aux menaces des Lituaniens les jours précédents, lorsque Hamodia (journal Gour) publiait des annonces sur Habad pendant les négociations des représentants hassidiques avec les Lituaniens, ce qui mit ces derniers hors d’eux.

Parallèlement, l’homme en question annonça soudain que malgré sa demande de boycotter Habad, lui de son côté n’était pas du tout d’accord pour mettre fin à ses attaques et à celles de Yated Neeman contre Habad !

Le lendemain de Yom Kippour, le centre d’Agoudat Israël – composé à l’époque de Hassidim et de Lituaniens – se réunit pour discuter de la question. Le président du centre, Rabbi Pinchas Menachem Alter, boycotta la réunion, refusant de prendre part à des discussions sur l’ostracisme de Habad.

Le responsable lituanien Shlomo Lorincz harangua les membres du centre et « condamna » Habad, demandant aux Hassidim au sujet de Loubavitch: « Préférez-vous cette « secte », qui compte « six cents ou maximum sept cents âmes », aux deux mandats que représente le public lituanien ?! »

Le président d’Agoudat Israël, Rav Moshe Zeev Feldman, attaqua Shlomo Lorincz en réponse, déclarant qu’aucune cour hassidique ou groupe juif n’avait diffusé le judaïsme dans le monde entier comme le mouvement Habad, alors comment pouvait-on en parler ainsi ?!

Un des responsables hassidiques qui avaient poussé à signer l’annexe écrivit un mot à Rav Feldman pendant son discours, lui demandant de ne pas défendre Habad, car cela risquait d’irriter l’homme connu. Mais Rav Feldman réagit au mot depuis la tribune, annonçant : « Je parlerai comme je veux ! Je ne laisserai pas qu’on attaque Habad ainsi ! »

En effet, le centre décida de la composition de la liste d’Agoudat Israël, en laissant la troisième place vacante, afin que si les Lituaniens cédaient sur la question de Habad, ils y soient intégrés.

Le lendemain, vendredi, le journal Yated Neeman annonça en Une que sur instruction de l’homme en question, une nouvelle liste lituanienne serait créée. Ce titre, accompagné d’une lettre de soutien à cette liste de la part de cet homme, visait à intimider l’Agoudat hassidique, mais eut l’effet inverse. Car le samedi soir, les représentants lituaniens demandèrent à leurs homologues de la faction centrale de reprendre leurs discussions communes, mais essuyèrent un refus, au vu de la publication susmentionnée.

Les Lituaniens demandèrent au président de PAI (Poalei Agoudat Israël), Avraham Verdiger, de ne pas s’allier avec Agoudat, mais de se présenter sur une liste séparée, en se désolidarisant de Habad, en échange d’un soutien lituanien aux élections. Verdiger refusa et se présenta sur la liste Guimel d’Agoudat Israel. Les Lituaniens tentèrent alors de s’intégrer à la liste Shass, mais celle-ci aussi refusa de les inclure parmi ses candidats.

C’est ainsi que démarra la course électorale de « Degel HaTorah », et avec elle la terrible discorde des opposants contre les Hassidim, qui incluait même des propos infâmes de la part de cet homme contre le Rabbi, et de vives protestations des grands de la Torah.

Rav Ashkenazi souligna dans ce contexte que la lutte de cet homme n’était pas dirigée seulement contre les Hassidim de Habad, mais visait l’ensemble des enseignements hassidiques, et que l’attitude des différentes cours hassidiques face à cette lutte devait en tenir compte.

Ce fait fut illustré de manière effrayante lors de cette campagne électorale, que ce soit dans les actions et déclarations terribles de cet homme et de ses soldats envers les Admourim et leurs Hassidim, ou dans ses graves propos révélés au sujet des grands du hassidisme à travers les générations, à commencer par la lumière des sept jours, le saint Baal Shem Tov !

En effet, le Rabbi écrivit en ces jours au sujet de ceux qui se joignaient à cet homme (voici le contenu de la réponse en substance) : « Quiconque flatte les méchants finit par tomber entre leurs mains, et il lutte contre le peuple juif, contre le Baal Shem Tov, le Alter Rebbe etc., et contre l’Agoudat. »

Parallèlement, il faut noter que les liens entre les différentes cours hassidiques et le Rabbi se renforcèrent beaucoup suite aux élections de 5749. L’actuel Admor de Gour, qui avait eu une audience privée (Yehidout) avec le Rabbi dès 5737 (1977), eut une nouvelle Yehidout le 6 Adar II 5749. Sept ans plus tard, en 5756 (1996), il dit à Rav Ashkenazi : « Je me souviens très bien du Rabbi! ».

Il faut aussi mentionner que l’opposition susmentionnée du Rabbi de Vizhnitz au boycott de Habad fut rappelée par le Rav Ashkenazi un an et demi plus tard, dans une interview au magazine Kfar Habad du 30 Nissan 5750 (1990). Ses propos dans cette interview lui furent dictés par le secrétariat du Rabbi, qui accompagna aussi le journal dans toutes ses démarches dans les semaines qui suivirent la fameuse « manipulation ».

Le Rav Ashkenazi y décrivit l’amitié et l’estime qui régnaient entre les membres du « Conseil » (des Grands de la Torah) et le Rabbi, ainsi que la ligne susmentionnée du président du Conseil, du Rabbi de Vizhnitz, en 5749.

 

 

le Rav Mendel Azimov, directeur du Beth Loubavitch, au palais de l’Élysée dans le cadre du 80e anniversaire du CRIF

le Rav Mendel Azimov, directeur du Beth Loubavitch, au palais de l’Élysée dans le cadre du 80e anniversaire du CRIF

Le lundi 18 mars, le Rav Mendel Azimov, directeur du Beth Loubavitch, a été reçu par le président français Emmanuel Macron au palais de l’Élysée dans le cadre d’une réception organisée pour célébrer le 80e anniversaire du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF).

Cet événement a rassemblé de nombreuses personnalités politiques, religieuses et de la société civile, mettant en lumière le rôle essentiel joué par le CRIF depuis huit décennies dans la défense des intérêts de la communauté juive et la lutte contre l’antisémitisme en France.

Depuis sa création en 1944, près d’une centaine d’associations, d’institutions, d’organisations et de mouvements sont devenus membres du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF). Parmi eux figure le Beth Loubavitch, qui œuvre quotidiennement pour promouvoir les valeurs du judaïsme et favoriser le rapprochement entre les différentes communautés juives. La présence du Rav Mendel Azimov à cette cérémonie revêtait donc une signification particulière, compte tenu de son engagement actif en faveur du rayonnement du judaïsme et du renforcement des liens entre les communautés juives de France.

Lors de cette rencontre, le Rav Azimov et le président Emmanuel Macron ont échangé quelques mots sur les défis auxquels est confrontée la communauté juive française, ainsi que sur les moyens de promouvoir la tolérance, le respect et la compréhension mutuelle. Ils ont souligné l’importance de transmettre ces valeurs républicaines essentielles que sont la liberté, l’égalité et la fraternité, afin de construire une société plus harmonieuse et inclusive.

Le Rav Azimov a salué l’honneur d’être présent à cette cérémonie aux côtés des plus hautes autorités de l’État français : « Je rends hommage au rôle historique joué par le CRIF pendant quatre-vingts ans, en tant que voix de la communauté juive et défenseur de ses droits et libertés ».

Face à la recrudescence inquiétante des actes antisémites, le Rav Azimov a salué les paroles fermes du discours du président Emmanuel Macron, qui a réaffirmé sa détermination à lutter contre l’intolérance et la haine en France.

 

 

Cette réception à l’Élysée est intervenue dans un contexte marqué par une inquiétante augmentation des actes antisémites en France. Selon un rapport du CRIF, le nombre d’actes antisémites recensés dans le pays avait été multiplié par quatre, passant de 436 en 2022 à 1 676 en 2023, une tendance influencée par le début de la guerre à Gaza à la suite des massacres du 7 octobre sur le territoire israélien.

Face à cette situation préoccupante, le président Macron a prononcé un discours ferme lors de cette cérémonie, réaffirmant la détermination de la France à lutter contre toutes les formes d’antisémitisme et de discrimination. Le président du CRIF, Yonathan Arfi, a également pris la parole pour rappeler l’importance de l’unité et de la vigilance face à la haine.

La présence du Premier ministre Gabriel Attal et du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin témoignait de l’engagement du gouvernement français dans ce combat crucial. Leur participation soulignait la volonté des autorités de protéger la communauté juive et de garantir la sécurité de tous les citoyens, quelles que soient leurs origines ou leurs croyances.

Cet évènement a ainsi revêtu une dimension symbolique forte. Il a mis en lumière la nécessité de poursuivre les efforts pour bâtir une société française plus tolérante, respectueuse et unie, où chacun puisse vivre et pratiquer sa foi en toute sérénité, dans le respect des valeurs républicaines qui fondent notre nation.

Discours du Président Emmanuel Macron au dîner du CRIF, telle que fournie dans le document 

Monsieur le Président du Sénat, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, Monsieur le Président du Conseil économique, social et environnemental, Messieurs les Premiers ministres, Monsieur le Ministre d’État, Mesdames et Messieurs les ministres,
Madame la Maire de Paris, Madame la Présidente de la Région Île-de-France, Mesdames, Messieurs les parlementaires, Mesdames, Messieurs les ambassadeurs, Mesdames et Messieurs les responsables des cultes, Monsieur le Président du CRIF, Mesdames, Messieurs,

Comme chacune et chacun, j’aurais souhaité que ce dîner, le deuxième auquel j’ai l’honneur d’assister comme Président de la République, se tienne dans des circonstances plus sereines. Nous aurions évoqué avec émotion Claude Lanzmann, ce qu’il donna à la France, lui qui entra en résistance dès l’âge de 18 ans, ce qu’il offrit au monde avec son monument « Shoah », cette œuvre immortelle contre l’inexorable travail d’oubli du temps.

Nous nous serions souvenu de Marceline Loridan, disparue en septembre, et son inlassable action pour transmettre la mémoire du génocide ; et de son insolence, de Georges Manger, qui nous a quitté en décembre, emportant avec lui une vie d’héroïsme, lui qui sauva près de 400 enfants juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

Nous aurions vécu ensemble cette matinée ensoleillée de juillet où le peuple français rassemblé rue Soufflot communia autour des cercueils bleu-blanc-rouge de Simone et Antoine Veil, Simone Veil qui puisa dans l’indicible horreur des camps la force de faire grandir encore, par ses combats pour la mémoire, pour les femmes, pour l’Europe, l’œuvre universel de la France.

Nous serions certainement revenu sur la relation d’amitié de 70 ans liant la France et Israël, que la saison culturelle croisée de 2018 a fait vivre, et que la visite du Président Reuven Rivlin à la mi-janvier est venu sceller. Peut-être même en aurions-nous échangé sur le rôle de René Cassin dans la rédaction de la Déclaration des droits de l’Homme, cette grammaire commune des nations dont nous venons de célébrer le 70ème anniversaire.

Oui, chacune et chacun d’entre-nous aurait aimé évoquer tout cela, cette part juive de l’âme française, cette histoire des Français juifs qui a contribué à faire notre Nation. Elle est grande.

Mais le moment que nous vivons appelle un propos autrement plus grave. Depuis plusieurs années, et la situation s’est encore aggravée ces dernières semaines, notre pays, comme d’ailleurs l’ensemble de l’Europe et la quasi-totalité des démocraties occidentales, est confronté à une résurgence de l’antisémitisme sans doute inédite depuis la Seconde Guerre mondiale.

À nouveau, depuis plusieurs années, l’antisémitisme tue en France. Si bien que les visages peuplant ce soir nos consciences ne sont pas seulement ceux des héros que je viens d’évoquer, mais bien ceux des martyrs récemment assassinés parce qu’ils étaient juifs : Mireille Knoll, cette Parisienne de 85 ans qui survécut aux rafles mais pas à la folie meurtrière de ses bourreaux ; Sarah Halimi, cette mère de trois enfants saisie dans son sommeil, molestée puis défenestrée par son autre meurtrier ; Ilan Halimi, ce jeune homme d’une vingtaine d’années kidnappé, torturé, assassiné.

Et puis, les victimes de l’attentat de l’Hyper Cacher en janvier 2015 : Philippe Braham, Johan Cohen, Yoav Hattab, François-Michel Saada. Celles de l’école Ozar Hatorah : Jonathan Sandler et ses fils Arieh, Gabriel, et la petite Myriam Monsonégo, abattus à bout portant.

Nous ne les oublions pas.

Le crépuscule du XXème siècle avait pu laisser entrevoir la possibilité d’un repli durable de l’antisémitisme, l’aube du XXIe siècle vient rappeler combien l’histoire est tragique, combien les passions tristes sont à l’œuvre, combien le noir revient. Qu’un fils de déportés juifs polonais, qui aime la France, sa langue, au point de devenir membre de l’Académie française, soit insulté par une foule haineuse en rentrant chez lui. Qu’à Paris, sur une devanture de restaurant, soient peintes, entourées de croix gammées, l’inscription « Juden ». Que sur la mairie du 13ème arrondissement, le visage de Simone Veil soit recouvert des mêmes croix gammées. Qu’en Alsace, des dizaines de tombes juives soient profanées, comme si on avait voulu enlever leur mort à tous ces gens. Que des représentants religieux juifs, des militants de la cause antiraciste, des journalistes soient insultés, menacés. Cher Joël Mergui, cher Ariel Goldmann, cher Philippe Val, cher Manuel Valls, que dans un même lyrisme, une même violence, charriant rejet du sacré et antiparlementarisme, on s’en prenne à des églises, à des élus. Je pourrais poursuivre, malheureusement, cette liste, et dire ce que trop d’anonymes subissent et n’osent même pas dire.

Face à cette inacceptable réalité, il serait faux de dire : « Nous n’avons rien fait. » Nous avons condamné, beaucoup, adopté des plans, souvent, depuis des années et des années. Voté des lois, parfois. Mais nous n’avons pas su agir efficacement. C’est vrai. Et si nous en sommes là aujourd’hui, c’est bien pour cela. Et cette litanie que je viens de reprendre, c’est notre échec. Trop d’indignation, trop de mots… Pas assez de résultats.

Le temps est donc venu des actes tranchants, concrets, parce que je ne veux pas m’habituer à ses mots et à ses indignations. Il y a quelque chose de pire qu’une âme perverse, l’écrivait Péguy : « c’est une âme habituée ». Nous n’avons pas le droit de devenir des hommes habitués.

D’abord, nommer le mal. Oui, l’antisémitisme se cache de plus en plus sous le masque de l’antisionisme. Je l’ai dit lors du 75ème anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv : « l’antisionisme est une des formes modernes de l’antisémitisme ». C’est pourquoi je confirme que la France, qui l’a endossé en décembre avec ses partenaires européens, mettra en œuvre la définition de l’antisémitisme adoptée par l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah. Il ne s’agit pas de modifier le Code pénal, encore moins d’empêcher ceux qui veulent critiquer – comme vous l’avez rappelé Monsieur le Président – la politique israélienne de le faire. Non, ni de revenir sur des sujets que nous connaissons et qui sont ceux de la politique internationale – et sur ce sujet, la position française est connue, et l’année dernière, nous en avions débattu. Il s’agit de préciser et raffermir les pratiques de nos forces de l’ordre, de nos magistrats, de nos enseignants, de leur permettre de mieux lutter contre ceux qui cachent derrière le rejet d’Israël la négation même de l’existence d’Israël, la haine du Juif, la plus primaire.

De la même manière, il n’y aura aucune complaisance à l’égard des pratiques de boycott et du BDS, plusieurs fois condamnées en France.

Regarder ensuite la réalité en face, sans filtre. Oui, à côté, malheureusement, de l’antisémitisme traditionnel, se déploie un antisémitisme fondé sur un islamisme radical. Oui, cette idéologie gangrène certains de nos quartiers, au point d’être contraint un insupportable exode intérieur. Et oui, c’est à une reconquête républicaine de ces territoires que nous devons nous atteler. Ce que nous faisons quand nous créons des postes de policiers et de gendarmes dans 45 d’entre eux, en multipliant l’implication de tous les services de l’Etat, de l’Education nationale, de l’ensemble des fonctionnaires, et en y déployant de manière méthodique un plan de lutte contre la radicalisation. Et en cette matière, ne cédons en rien non plus à l’opposition bloc à bloc dans laquelle certains voudraient enfermer la société française, une religion contre l’autre, une stigmatisation contre l’autre. Non, la République protège tous les citoyens, toutes les consciences, toutes les paroles. Et elle ne peut accepter en aucun cas qu’au nom d’une religion – déformée – ou d’une philosophie, quelle qu’elle soit, le pire soit commis. Parce que c’est la République, parce que c’est notre liberté.

Traquer et punir ceux qui se rendent coupables d’actes antisémites. Rien n’est plus insupportable pour les victimes que l’absence de sanction. Rien n’est plus incompréhensible pour nos concitoyens que le sentiment du « tout est permis » qui anime les semeurs de haine et qui sape l’autorité de l’État. J’appelle pour ce faire, quel que soit parfois la lassitude – je le sais -, toutes les victimes d’actes antisémites à porter plainte dès qu’elles sont insultées ou attaquées. Qu’elles soient assurées que tout est mis en œuvre pour les accompagner dans leurs démarches, depuis la formation de nos policiers et gendarmes pour les accueillir et les écouter, jusqu’à la possibilité de porter plainte en ligne qui vient d’être votée avec l’adoption de la loi justice. Elle doit s’appliquer dans les meilleurs délais. Sur ce sujet, nous étions habitués, il faut bien le dire, à des pratiques incertaines : les plaintes qui n’étaient pas toujours prises, des complexités… les choses ont maintenant été simplifiées dans le droit : elles doivent s’appliquer dans les faits. Elle suppose que rien ne soit accepté et qu’aucune habitude, en quelque sorte, ne soit prise.

Tout est mis en œuvre aussi pour recueillir les preuves : des équipes spécialisées d’enquêteurs et de gendarmes seront créées sur tout le territoire, sur la base de ce qui a été commencé à Aix-en-Provence, en partenariat avec la Fondation du camp des Milles.

Vous avez ensuite, Monsieur le Président, évoqué l’antisémitisme improprement appelé « virtuel ». Il n’a de virtuel que le nom, et il y a dans cette haine sans visage, qui croit vivre en toute impunité, les prémices des haines qui ensuite sortent dans la rue. Et surtout le pire, ce poison lent qui conduit près de deux Français sur cinq, s’informant principalement via les réseaux sociaux, à croire en un « complot sioniste mondial ». Celui-ci aussi, nous devons le combattre avec force et clarté. De premiers travaux ont été engagés avec des plateformes comme Facebook, qui a choisi la France pour lancer un fonds doté d’un million d’euros en faveur du civisme et contre la haine, et qui a accepté la présence en son sein de régulateurs et juristes français pour améliorer ses pratiques.

J’avais dit, l’année dernière devant vous, sur ce sujet, ma volonté de porter un projet exigeant au niveau européen : un travail a été fait pour le rendre possible. Le rapport de Madame Avia et de Messieurs Taieb et Amellal a, à cet égard, proposé des choses concrètes. Le combat européen doit se poursuivre, mais il est trop lent, et nous ne pouvons plus attendre. C’est pourquoi la députée Laetitia Avia déposera dès le mois de mai – c’est-à-dire dès la première fenêtre parlementaire possible – au Parlement, une proposition de loi pour lutter contre la haine sur internet, représentant, reprenant les propositions de ce rapport. Nous devons, à ce titre, nous inspirer de ce que nos voisins allemands ont su faire de manière efficace et pragmatique, apporter des sanctions judiciaires, pénales et pécuniaires, appeler à la responsabilité des individus comme des plateformes. Il s’agira de mettre fin aux stratégies d’éviction déployées par des sites étrangers qui, changeant régulièrement de serveurs, sont aujourd’hui très difficiles à bloquer.

Dans ce contexte, la question de l’anonymat sera évidemment posée. Elle est trop souvent le masque des lâches, et derrière chaque pseudonyme, il y a un nom, un visage, une identité. Faut-il interdire partout, sur Internet, l’anonymat ? Je pense que nous pourrions aller, par certains égards, vers le pire. Il faudra donc y réfléchir à deux fois. Par contre, ce que nous ne pouvons pas accepter, c’est que, parce qu’il y a anonymat, le contenu ne soit pas retiré dans les meilleurs délais, que l’identité ne soit pas recherchée et ne soit pas donnée. Il y a aujourd’hui encore des plateformes – comme Twitter, pour citer les mauvais exemples – qui attendent des mois pour donner les identifiants qui permettent d’aller lancer les procédures judiciaires contre ceux qui ont appelé à la haine, au meurtre ; qui parfois prennent des jours, des semaines pour retirer des contenus ainsi identifiés. Ce que ce texte portera donc, ce sont des dispositions claires imposant les retraits, dans les meilleurs délais, de tous les contenus appelant à la haine et mettant en œuvre toutes les techniques permettant de repérer l’identité dans les meilleurs délais, et enfin, appelant à la responsabilité, y compris sur le plan juridique, desdites plateformes.

Il nous faut adapter nos sanctions à la société numérique, nous donner les moyens aussi de pouvoir interdire la présence sur un réseau social de personnes coupables de propos racistes et antisémites comme on interdit les hooligans dans les stades. Ou à tout le moins, faire en sorte que les condamnations pour actes racistes et antisémites soient publiées pour ceux se rendant coupables. La honte, sur ces sujets d’urgence, doit changer de camp : elle ne doit plus ronger les victimes, elle doit accabler les agresseurs.

Enfin, parce que la période met en cause ce que nous sommes, la France doit aussi tracer de nouvelles lignes rouges. Et nous le ferons, par des mesures concrètes et des décisions que la loi permet aujourd’hui de prendre. C’est pourquoi j’ai aussi demandé au ministre de l’Intérieur d’engager des procédures visant à dissoudre des associations ou groupements qui, par leur comportement, nourrissent la haine, promeuvent la discrimination ou appellent à l’action violente : Bastion social, Blood and Honour Hexagone et Combat 18 pour commencer.

[Applaudissements]

Nommer. Poursuivre. Punir. Mais bien entendu, enfin, aussi éduquer. Il ne faut jamais perdre de vue le temps long de l’éducation, de la culture, de l’élévation morale et spirituelle de tous. Car ce que nous vivons aujourd’hui dans notre société, dans notre pays, dit beaucoup de nos propres échecs passés, de ce que nous avons laissé s’installer subrepticement, de ce que nous n’avons plus voulu dénoncer, de ce que parfois nous avons peut-être oublié de dire. Si l’Histoire a montré que la connaissance n’était jamais un antidote contre la haine, nous savons que l’ignorance, à coup sûr, est un fertile terreau.

Toujours, nos instituteurs, nos professeurs font preuve d’un engagement exemplaire pour enseigner la mémoire de l’Holocauste et sont relayés admirablement par des institutions comme la Fondation pour la Mémoire de la Shoah ou le Mémorial de la Shoah. Le ministre de l’Education nationale s’est tôt engagé dans cette lutte pour lever – vous l’avez rappelé Monsieur le Président – toutes les ambiguïtés qui avaient pu exister, former davantage, être plus exigeant encore. Et à ce titre, l’Etat soutiendra encore davantage qu’il ne le fait le Mémorial de la Shoah, la DILCRAH. La DILCRAH apporte aujourd’hui une aide, elle sera significativement augmentée par le Premier ministre dans les prochaines semaines.

Ces instituteurs, ces professeurs sont encore trop souvent livrés à eux-mêmes, en particulier quand, dans ces quartiers gangrenés par l’islamisme radical évoqué, la Shoah, la situation au Proche-Orient sont devenues des sujets parfois impossibles à évoquer. Ces instituteurs, ces professeurs trouveront toujours la République à leurs côtés. Au niveau national, une équipe de réaction a été mise en place, qui leur apporte une solution en 24 heures dès qu’une difficulté se fait jour. Dans chaque rectorat, des messages clairs ont été passés pour que tout soit dit, le moindre problème dès qu’il est observé.

Mais trop souvent, nous avons vu aussi, dans ces quartiers de la République ces dernières années, des enfants quitter l’école publique, disons-nous les choses franchement, pour aller vers des écoles privées sous contrat, quelle que soit d’ailleurs la confession, pour pouvoir changer de quartier, parce que quelque chose se passait, que l’enfant ou les parents eux-mêmes n’osaient pas dire. C’est pourquoi j’ai demandé au ministre de mettre en place des actions spécifiques et de procéder à un audit de tous les établissements marqués par le phénomène de déscolarisation des enfants de confession juive. Quand une telle déscolarisation se passe, elle dit quelque chose parfois de ce que nous ne voulions, nous ne pouvions voir, de ce qui ne se disait plus. Au-delà, l’école doit jouer à plein son rôle de rempart républicain contre les préjugés et contre la haine, mais aussi contre deux maux qui leur ont fait le lit : l’empire de l’immédiateté, le règne d’une forme de relativisme absolu. L’enseignement de la méthode scientifique, de la méthode historique sera renforcé. Tous les enfants de France seront sensibilisés au temps long des grandes civilisations, ce temps long et serein qui apporte le goût de la tolérance et de l’humanisme. Mais revenir à ses fondamentaux, au cœur de notre éducation, c’est aussi au cœur de l’éducation se redonner les moyens de lutter contre ce qui, subrepticement, s’est installé, le tout se vaut, l’immédiateté absolue, le relativisme qui corrompt tout.

Mes chers amis, ce sont là des actes. Il faudra en rendre compte, et je rendrai compte. C’est pour ça que ce soir, je voulais être devant vous. Parce que l’antisémitisme n’est pas le problème des Juifs : c’est le problème de la République. Parce que ceux qui pensent que l’antisémitisme ne concernerait que quelques-uns, qu’une communauté dans la République, cela, n’oublions jamais notre histoire commune, ce que nous sommes, l’antisémitisme, c’est tout simplement la haine de l’autre ; et d’ailleurs, regardez bien les formes qu’il prend. La haine du Juif est tout à la fois la haine du cosmopolite et du capitaliste, la haine des forces extérieures et de l’ennemi de l’intérieur, toutes les haines additionnées. L’antisémitisme a pris tous les visages, s’est nourri de tous les extrêmes. S’il n’a jamais qu’un visage, c’est celui de l’autre – et qui plus est, un autre qui nous ressemble.

L’antisémitisme, c’est le problème de la République parce qu’il est cette haine d’avant-garde, mais qui s’accompagne toujours du cortège des autres haines auxquelles vous avez fait référence : est dans le temps que nous traversons, ce sont ces autres haines qui, derrière, aussi se réveillent – haine contre les musulmans, racisme sous toutes ses formes, homophobie, toutes les formes de haine se réveillent avec, contre les élus, contre l’autorité, contre le parlementarisme, contre le sacré, les églises et toutes les religions, contre ce qui nous a fait.

Oui, pour toutes ces raisons, l’antisémitisme, c’est la question de la République et de la France. Parce qu’au cœur de nos histoires liées, il y a tous ce qu’ils ne veulent plus voir. Je ne reprendrai pas ici le cortège des grandes figures qui ont fait notre pays, depuis Rachi jusqu’à Bergson ou Proust, de Simone Veil à Robert Badinter. La France doit tant à celles et ceux qui l’ont ainsi construite, par à-coups, un élan vers l’universel, lui ont donné ce visage. Mais ce qu’ignorent encore trop de nos concitoyens dans notre pays, c’est que depuis des siècles et des siècles, des grands Juifs, de grands commentateurs des textes sacrés ont été en France qui ont fait rayonner du temps de ces textes et sont connus à travers le monde ; que les plus grands commentateurs de la Bible et du Talmud juifs ont été dans tous nos villages et ont rendu parfois ces villages célèbres parmi des gens qui n’avaient jamais mis le pied en France. Touques, en Normandie, avec Samuel ben Meir – Rashbam, qui rayonnait ; Falaise, avec Simhah de Vitry ; en Moselle, avec Samson ben Yitzhak de Chinon ; Moïse d’Evreux ; Perez ben Heliyya de Corbeil ; Moïse de Coucy ; Isaac ben Samuel de Dampierre ; Samson de Sens ; Elie Hacking de Salon ; Jacob de Pont-Audemer ; Mattitia d’Avalon ; Salomon de Château-Landon ; Menahem ben Nathan de Melun ; Eliezer ben Samuel de Metz ; Joseph Tobelem Bonfils de Limoges ; Hayyim ben Isaac de la Rochelle ; Menahem ben Solomon Meiri de Perpignan ; Jacob ben Makhir de Montpellier ; Aharon ben Perez d’Avignon ; Abraham ben David de Narbonne. Tossefot en Babylonie, ont fait connaître ces villes à travers le monde parce qu’ils ont dit, parce qu’ils ont écrit quelque chose de la bible, parce qu’ils ont apporté à la connaissance universelle. Ils étaient de ces villages et de ces villes qui sont notre pays.

Alors quand j’entends, comme vous, « nous sommes chez nous », dits par certains qui voudraient que cela n’en soit pas, regardons notre histoire en face dans tout ce qu’elle est. L’histoire de France est belle de cet universel croisé, de ces Juifs venus du bout du monde pour aimer notre pays, tomber pour lui et le faire accéder à l’universel, et de tous ces Français qui ont voulu comprendre, aimer, porter une religion parce qu’on pouvait la porter librement et avec fierté dans notre pays. C’est cela, l’histoire des Juifs et de la France, bien avant la République, bien avant même qu’on commence à parler de la France. C’est cela ce que nous sommes.

Nous sommes chez nous. Hier, à Quatzenheim, j’ai eu honte. J’étais avec les habitants de cette petite commune d’Alsace, et s’il y avait du doute, nous avons regardé ces tombes souillées, et je me suis dit : ce qu’ils veulent, c’est au fond que nul ne puisse reposer en paix. À la honte a succédé la colère, celle de vouloir trouver tout de suite une réponse, de répondre à la haine par une autre haine. Au fond, j’ai dit aux habitants de la commune : c’est vous, le vrai visage de cette commune. Nous allons laver les tombes. Et surtout, leur dire combien ceux qui ont fait cela doivent avoir honte. Ils ne sont pas la France. Nous sommes la France. Les tombes des Français juifs tiennent notre sol comme les arbres plantés pour eux. Ils sont enracinés. Et cet enracinement, c’est notre nation.

Alors oui, je le sais mes amis, il y a dans ces moments-là quelque chose d’ingrat pour la tâche qui est la nôtre. La barbarie a une force immédiate, elle sidère, elle fascine certains, et elle plonge dans la consternation, parfois l’accablement, les autres. Et la barbarie a une force incommensurable par rapport à l’intelligence ou la construction d’une action rationnelle qui est la nôtre. C’est précisément d’ailleurs cette force qu’elle recherche.

Alors nous ne gagnerons pas ce combat en un jour. Mais je veux ce soir vous dire une chose : nous ne nous habituerons jamais. Nous aurons toujours l’exigence de vérité, de liberté, de fraternité et d’intelligence qui est la seule réponse à cette barbarie, l’exigence du courage qui doit être notre mission, celle des républicains que nous sommes. Elle est plus lente, parfois moins visible, parfois nous trébuchons. Mais elle ne cède en rien.

Mes chers amis, vendredi dernier, j’ai reçu dans mon bureau la mère d’Ilan Halimi. Et elle avait face à elle un tableau de Pierre Soulages. Je me suis dit : c’est ça ce que nous avons à vivre. Beaucoup pensaient que le noir n’était pas une couleur, qu’on ne pouvait rien en faire. Et un génie, centenaire cette année, a dit : en travaillant inlassablement le noir au pinceau, au couteau, en y tirant des lignes, en y mettant les formes, j’y ferai vivre le soleil, j’y ferai exister la lumière. Et elle voyait sous ses yeux ce tableau qui prenait vie, et ce noir n’était plus noir, il était l’outrenoir de Soulages.

Nous ne ferons pas le mal de notre société ni par une loi, ni par un discours, ni par un acte. Mais nous devons être, tous ensemble, les combattants de cet outrenoir, de ces lignes de force, de ce courage inlassable, de cette forme d’humanité et d’intelligence que nous devons donner à chaque noir qu’il y a dans notre société. Parce qu’il est là. Mais nous tiendrons. Et à la fin, nous gagnerons.

Vive la République et vive la France !

 

 

Floride : Un homme de 50 ans soupçonné d’avoir incendié le Beth Habad de Fort Lauderdale

Floride : Un homme de 50 ans soupçonné d’avoir incendié le Beth Habad de Fort Lauderdale

Un incendie s’est déclaré le dernier Chabbat dans le Beth Habad Las Olas à Fort Lauderdale, en Floride, gérée par le Rav Haïm Slavaticki. L’incendie a causé d’importants dégâts au bâtiment, mais il n’y a pas eu de blessés. La communauté juive de Miami se mobilise pour aider le Beth Habad à se remettre de l’incendie. La police a arrêté Scott Hanford, 50 ans, qui est accusé d’avoir mis le feu.

 

Le Centre juif Habad de Las Olas en Floride a été ravagé par un incendie criminel tôt samedi matin, causant des dommages à la synagogue, à l’école hébraïque et au centre communautaire, selon les pompiers de Fort Lauderdale, le département de police de Fort Lauderdale et le Beth Habad de Las Olas.

Les images de surveillance ont montré un homme plaçant ce qui semblait être une substance inflammable dans la calandre d’un Van garé devant le centre. L’incendiaire, placé en détention et identifié par le département de police de Fort Lauderdale comme étant Scott Hannaford, 50 ans, avait tenté de mettre le feu à d’autres objets devant le centre, notamment ce qui semblait être un boîtier électrique. Les pompiers ont déclaré samedi sur les réseaux sociaux que le feu s’était propagé du véhicule au bâtiment.

Hannaford était venu préparé avec le matériel nécessaire pour commettre un incendie criminel, et il ne semblait pas s’agir d’un crime d’opportunité mais d’une attaque ciblée, a déclaré lundi le codirecteur du Beth Habad de Las Olas, le Rav Haïm Slavaticki. Sa conviction était basée sur des interactions antérieures avec le présumé incendiaire.

« Ce n’est pas seulement une attaque contre la communauté, c’est une attaque contre toute la ville et le peuple juif », a déclaré le Rav Slavaticki.

Le vendredi soir précédant l’incendie, le présumé incendiaire avait empêché le rabbin et sa femme d’entrer dans une ruelle près de l’établissement lorsqu’ils cherchaient à garer la voiture avant le Chabbat et un dîner familial de l’école hébraïque. Le Rav Slavaticki a déclaré que l’incendiaire avait crié sur lui et levé son majeur.

Le Beth Habad avait eu des interactions négatives avec Hannaford par le passé, mais le Rav Slavaticki a déclaré que si les voisins du centre voyaient Hannaford dans les environs, ils n’avaient pas eu de tels affrontements avec lui. Par conséquent, Rav Slavaticki croyait personnellement que Hannaford ciblait la communauté juive.

La police a déclaré que sur la base des informations dont il disposait à l’époque, l’incendie était un incident isolé et n’était pas considéré comme un crime de haine. Hannaford était un sans-abri souffrant de maladie mentale et a été inculpé d’incendie criminel, de méfaits criminels et de possession de cocaïne.

Slavaticki a déclaré que la police d’État enquêtait toujours sur l’incident et que malgré ses convictions sur l’incendie criminel, il pensait qu’il était important de « laisser les professionnels faire leur travail ». Le Rav Slavaticki a ajouté qu’il était reconnaissant du soutien des autorités et des services de secours pour leur travail.

Le Rav Slavaticki a également remercié les habitants qui ont vu l’incendie et ont appelé le 911, disant que s’ils ne l’avaient pas fait, « tout aurait été brûlé ».

Il y a également eu de petits miracles en jeu, selon le Rav Slavaticki. Le Van a été réduite en débris métalliques, mais miraculeusement un siddour, un livre de prières, a survécu à l’enfer entre deux sièges. L’incendie a également endommagé la cuisine du bâtiment, mais Rav Slavaticki a déclaré que c’était un miracle que les réservoirs de propane n’aient pas explosé.

Le centre juif a déclaré qu’il était attristé que le Beth Habad établi il y a 10 ans ait été endommagé, ne laissant aucun foyer pour ses divers projets communautaires. Lundi, le bâtiment avait subi des dommages dus à la fumée et était encore impropre à l’habitation.

« La perte que nous ressentons en ce moment n’est pas seulement une perte de biens mais une perte pour tous ceux qui comptent sur nous », a déclaré le Beth Habad.

Le Sefer Torah a B »H survécu à l’incendie, mais un spécialiste a été appelé pour réparer les dommages causés par la fumée. Jusqu’à ce que la synagogue soit sûre, les prières se déroulent à l’extérieur, à côté d’un mur aménagé pour ressembler au mur occidental de Jérusalem.

Le Beth Habad a deux projets spéciaux en plus d’une école hébraïque, avec des programmes pour les membres de la communauté ayant des besoins spéciaux et une organisation pour les anciens soldats de Tsahal blessés et traumatisés. Un événement de Pourim devait avoir lieu dans la maison d’un membre de la communauté.

Passer de la célébration d’un dîner du vendredi soir à l’école hébraïque pour les élèves et les familles, qui, selon Le Beth Habad de Las Olas, les remplissait de fierté, à se réveiller samedi matin pour trouver leur synagogue en feu était horrible. Slavaticki a déclaré qu’il avait été réveillé par des gens frappant à la porte pour lui parler de l’incendie.

Pourtant, malgré la perte, le Rav Slavaticki a déclaré qu’ils étaient « déterminés à faire encore plus qu’avant ».

« La communauté s’est vraiment rassemblée », a-t-il déclaré. « Nous sommes unis et forts, et la vie prévaudra toujours. »

« Malgré l’énorme revers que cela va causer, nous reconstruirons notre maison ! », a déclaré le Rav Slavaticki

 

@nbcsouthflorida

A fire at a Jewish community center in Fort Lauderdale caused significant damage Saturday morning and its rabbi says it wasn’t accidental. Police say Scott Hannaford, a transient, tried to light the Las Olas Chabad Jewish Community Center on fire but when he failed, he lit Rabbi Chaim Slavaticki’s van. The flames then spread to the building. Hannaford is now facing two counts of arson, criminal mischief and possession of cocaine. Tap the link in our bio to hear how the community has responded to the attack. #FortLauderdale #florida #arson

♬ original sound – NBCSouthFlorida