La forme des pièces de monnaie

L’Admour Haémtsahi, tout au long de sa vie, n’a jamais connu la forme des différentes pièces de monnaie et son gendre, le Tséma’h Tsédek, expliqua, à ce propos :
“L’apparence physique des pièces de monnaie est un aspect de la matière qui n’a pas encore été affiné, tant que ces pièces n’ont pas été utilisées pour la Tsedaka ou pour tout ce qui est lié au domaine de la sainteté. Ces pièces sont alors grossières et elles peuvent même suggérer à l’homme l’idée que : ‘ma force et la puissance de ma main’ m’ont permis de les obtenir. Dès lors, cet homme devient orgueilleux et prétentieux.”

 

Second jour de fête

L’Admour Haémtsahi enseigne :
“Le jour de Sim’hat Torah ou, plus généralement, le second jour de chaque fête sont un niveau qui n’est pas accessible à tous. Quand le Machia’h viendra, on percevra le niveau de ce second jour et l’on aura la nostalgie de ces jours.
En outre, il convient d’éprouver une profonde pitié envers ceux qui résident en Erets Israël (et n’ont qu’un seul jour de Fête), car ils mélangent la viande et les légumes.”

 

Enseignants

L’Admour Haémtsahi accordait une grande importance aux enseignants, qui constituaient, pour lui, la première priorité.

Il dit, une fois, à propos de Nevel, qui était connue comme une ville ‘hassidique :
“Nevel est devenue ce qu’elle est, non pas grâce aux Rabbanim, mais bien grâce aux enseignants.”

 

Podlig le bouffon

L’Admour Haémtsahi avait un bouffon, que tous appelaient Podlig le bouffon. Une fois, celui-ci dit au Rabbi :
“Quelle différence y a-t-il entre vous et moi ? Ce que je sais, vous le savez aussi et ce que vous ne savez pas, je ne le sais pas non plus.”

Puis, aussitôt, Podlig poursuivit :
“En réalité, une immense différence nous sépare. Ce que le Rabbi sait, moi, je ne le sais pas.”

 

Manque

D’une manière plaisante, les ‘Hassidim avaient coutume de dire :
“A l’époque de l’Admour Haémtsahi, le Machia’h n’aurait rien eu à apporter aux ‘Hassidim. En effet, dans le domaine spirituel, incontestablement, ceux-ci ne manquaient de rien. Quant aux biens matériels, aucun d’entre eux n’en avait besoin”.

Inspiration divine

Rabbi Its’hak Aïzik Epstein de Homyl dit :
“L’Admour Haémtsahi déclara : ‘Je peux avoir l’inspiration divine quand je le désire’.
Et, cette formulation permet d’établir qu’à certains moments, il ne le voulait pas ! En effet, celui qui est inspiré par D.ieu est guidé, pour Le servir. Or, l’Admour Haémtsahi ne voulait pas
être aidé, dans son service de D.ieu. Il voulait Le servir par ses forces propres !’”.

‘Habadnitsé

Il était d’usage, à l’époque, d’aménager une seconde pièce, dans la synagogue, où se réunissaient ceux qui souhaitaient allonger le temps de la prière, afin de mettre en éveil toute leur ferveur.
Cette pièce était appelée une ‘Habadnitsé.
Une fois, on construisit une synagogue dans le village de Koulyéné, à proximité de Loubavitch, sans y prévoir une ‘Habadnitsé. L’Admour Haémtsahi, quand il eut connaissance de cette omission, déclara :
“Il est interdit de prier dans cet endroit. Une synagogue sans ‘Habadnitsé n’a pas lieu d’être.
On ne peut pas y réciter la Kedoucha, ni le Bare’hou. Que l’on allonge sa prière ou non, la présence, dans une synagogue, d’un lieu où il est possible de le faire est indispensable !”.

Plaisir de l’âme

Un domestique de l’Admour Haémtsahi avait l’habitude de lire, chaque jour, un passage de la Michna et un autre du Zohar. Une fois, l’Admour Haémtsahi lui demanda :
“Quelle est l’étude qui te procure le plus de satisfaction, celle de la Michna ou celle du Zohar ?”.
L’homme répondit :
“Rabbi, il est vrai que je comprends plus ou moins le sens de la Michna que j’étudie, alors que je ne comprends rien au Zohar. Mais, malgré cela, je dois dire que le Zohar me procure une
plus grande satisfaction que la Michna.”
L’Admour Haémtsahi conclut :
“Il en est bien ainsi. L’âme a plus de plaisir à étudier le Zohar et l’âme le comprend”.

Extase

Le Rav Haïm Sinaï David Halbershtam, qui assura le service, dans la maison du Rabbi, pendant de nombreuses années, raconte :
“Une fois, la Rabbanit ‘Haya Mouchka, épouse du Rabbi, m’a relaté le récit suivant :
L’Admour Haémtsahi avait un domestique, qui ne se distinguait pas par une profonde intelligence et cet homme, en échange d’un paiement, montrait le Rabbi, à quiconque le désirait, quand

il connaissait l’extase et se libérait des limites de la matière.
L’Admour Haémtsahi était alors assis sur son fauteuil, avec les yeux ouverts. Son état extatique lui ôtait toute perception de ce qui se passait autour de lui. Le domestique venait alors, avec
ceux qui désiraient voir le Rabbi. Il tournait son fauteuil vers eux, afin qu’ils puissent voir son visage, puis il le remettait à sa place.
L’Admour Haémtsahi ne s’apercevait de rien.”

Le foulard rouge

Le Tséma’h Tsédek, neveu et gendre de l’Admour Haémtsahi, résidait, au début de son mariage, dans la même maison que son beau-père.
Il en occupait le rez-de-chaussée, alors que la demeure de l’Admour Haémtsahi était au premier étage.
Une fois, le soir de Pessa’h, chacun célébrait le Séder chez lui, lorsque, soudain, le Tséma’h Tsédek connut l’extase et il perdit connaissance.
On tenta de le ranimer, sans succès et la Rabbanit, épouse du Tséma’h Tsédek et fille de l’Admour Haémtsahi, courut donc chez son père, au premier étage, pour lui relater ce qui s’était passé.
L’Admour Haémtsahi lui donna alors un foulard rouge, en précisant qu’il avait appartenu à son père, l’Admour Hazaken. Il lui demanda de le poser sur le visage du Tséma’h Tsédek, puis de le
lui restituer aussitôt. La Rabbanit s’exécuta et le Tséma’h Tsédek retrouva immédiatement ses esprits.
Le Séder se poursuivit donc, mais, peu après, le Tséma’h Tsédek connut l’extase encore une fois et il perdit de nouveau connaissance. On ne parvint pas à le ranimer et la Rabbanit se rendit
donc, de nouveau, chez son père, qui lui confia encore le foulard rouge, mais, cette fois-là, le Tséma’h Tsédek resta sans connaissance, même après que le foulard ait été posé sur son visage.
La Rabbanit retourna chez son père et lui fit part de ce qui se passait. L’Admour Haémtsahi s’exclama alors :
“Ah, les jeunes de nos jours !”.
Il se leva de table, descendit lui-même au rez-dechaussée, plaça personnellement le foulard rouge sur le visage du Tséma’h Tsédek. Celui-ci retrouva aussitôt ses esprits et il ne s’évanouit plus par la suite.

Bar Mitsva

Lorsque l’Admour Haémtsahi était un jeune enfant, son père loua les services d’un professeur particulier, qui s’installa dans sa chambre et lui enseignait la Torah, chaque jour. Deux fois par an, avant la fête de Pessa’h et avant Yom Kippour, le professeur se présentait devant l’Admour Hazaken et il recevait son salaire des six derniers mois, puis il rentrait chez lui, pour la fête. A chaque fois, l’Admour Hazaken, après lui avoir souhaité un bon voyage, ajoutait : «Tu n’oublieras pas de revenir, après la fête, afin de reprendre ton enseignement.»

Une fois, durant la treizième année de l’Admour Haémtsahi, le professeur se présenta devant l’Admour Hazaken, à la veille de Yom Kippour et le Rabbi lui donna son salaire. En revanche, le Rabbi ne lui demanda pas de revenir après les fêtes et le professeur en fut particulièrement surpris. Pourquoi l’Admour Hazaken avaitil modifié son habitude ? Puis, il se dit qu’il n’y avait sans doute là qu’un simple oubli.

Après les fêtes, le professeur s’en revint, il s’installa dans la chambre de l’Admour Haémtsahi et il commença à lui délivrer son enseignement, comme à son habitude mais il s’aperçut aussitôt qu’il n’avait plus rien à lui apprendre, que le jeune garçon en savait bien plus que lui. Le professeur manifesta sa surprise et il lui demanda ce qui avait bien pu se passer, en si peu de temps. L’Admour Haémtsahi lui répondit :
«Le 9 Tichri, deux mois avant ma Bar Mitsva, j’ai commencé à mettre les Tefillin chaque jour et mon père m’a dit, à cette occasion :
‘Lorsque tu porteras les Tefillin du bras, ton coeur s’ouvrira. Lorsque tu porteras les Tefillin de la tête, ton cerveau s’ouvrira ;’
Depuis lors, je comprends la Torah d’une manière totalement différente.»
Le professeur comprit alors qu’il n’y avait eu ni oubli, ni erreur, de la part de l’Admour Hazaken, mais que sa mission auprès de l’Admour Haémtsahi était effectivement parvenue à son terme.

Plus haut que le Char céleste

Une fois, Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev rendit visite à l’Admour Hazaken et il lui dit :
«J’ai entendu que votre fils, Rabbi Dov Ber, lorsqu’il commente la ‘Hassidout, révèle des secrets de la Torah saints et redoutables.»
L’Admour Hazaken appela alors son fils et il lui dit :
«Je t’ordonne, au titre du respect que tu dois à ton père, de commenter la ‘Hassidout.»
L’Admour Haémtsahi s’exécuta. Au milieu de son propos, Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev bondit soudain et il s’exclama :
«Sa perception dépasse la vision du Char céleste qui fut accordée au prophète Yé’hezkel.»

Flammes

L’Admour Haémtsahi fut désigné par son père, l’Admour Hazaken, comme guide spirituel des jeunes ‘Hassidim. Durant la nuit de Chavouot, ceux-ci lui demandèrent :
«Que faut-il demander à D.ieu, pendant la fête de Chavouot ?».
Ces jeunes gens pensaient que l’Admour Haémtsahi leur conseillerait de demander à D.ieu le succès dans l’étude de la Torah, par exemple, mais sa réponse fut la suivante :
«Demandez à D.ieu d’avoir un rapport avec les flammes qui accompagnèrent le don de la Torah. En effet, comme la Torah nous l’ordonne dans la Parchat Vaét’hanan, il est nécessaire de se rappeler non seulement de la Torah qui fut donnée sur le mont Sinaï, mais aussi des voix et des éclairs qui entourèrent alors le mont Sinaï».

Chofar

Au cours d’un repas de Roch Hachana 5702 (1941), dans la maison du Rabbi Rayats, l’un des convives, invités du Rabbi, déclara :
«On raconte que l’un de nos maîtres ne savait pas sonner du Chofar.»
Le Rabbi Rayats dit alors :
«Il s’agit sans doute de l’Admour Haémtsahi.»

Souffrances

L’Admour Haémtsahi dit, à une certaine occasion : «Les amères souffrances qu’impose la nécessité de gagner sa vie sont justifiées si, de cette façon, l’âme peut connaître l’élévation et atteindre un niveau supérieur.

C’est de cette façon que l’on peut expliquer toutes les peines et les pressions que les Juifs subissent, pendant la période de l’exil. De la sorte, le point profond de leur coeur peut s’ouvrir uniquement pour D.ieu.»

Comment aider un jeune homme

Une fois, l’Admour Haémtsahi se trouvait en chemin vers Jlobine, avec ses ‘Hassidim. Ils approchèrent de la ville d’Agatchov et ils s’arrêtèrent dans une auberge, afin d’y prendre un peu de repos. Soudain, l’Admour Haémtsahi s’enferma dans sa chambre et il se mit à lire des Tehilim, du fond de son coeur, avec une intense ferveur. Il n’ouvrit à personne l’accès de sa chambre, trois jours durant et il jeûna pendant tout ce temps. Les ‘Hassidim qui accompagnaient le Rabbi furent très peinés, mais aucun d’entre eux n’eut l’audace de prendre l’initiative d’entrer dans la chambre du Rabbi, pendant ces trois jours.

Puis, à l’issue de ces trois jours, l’Admour Haémtsahi sortit de sa chambre et il demanda que l’on reprenne la route. Pendant tout le reste du voyage, jusqu’à Jlobine, le Rabbi avait un visage très sérieux. Quelques jours s’écoulèrent encore, puis l’Admour Haémtsahi retrouva son attitude habituelle.

C’est alors seulement que les ‘Hassidim âgés lui demandèrent s’ils pouvaient se permettre de l’interroger sur ce qui s’était passé pendant ces trois jours et sur la raison de son sérieux, pendant les jours suivants. Le Rabbi leur répondit:
«Pendant ce voyage, un jeune homme est venu me consulter et il m’a expliqué qu’il commettait une faute dont il ne parvenait pas à se défaire. Tous les soirs, il étudie la Torah à la lumière d’une bougie de graisse, puis, quand celle-ci est prête à se consumer, il est saisi par un esprit de folie et, victime de son mauvais penchant, il mange la graisse qui reste de cette bougie.

Or, chaque fois que l’on me demande de quelle manière réparer une certaine faute, je m’efforce de trouver, en mon âme, son équivalent, afin de pouvoir apporter une réponse à celui qui me consulte. Cependant, en l’occurrence, je n’y suis pas parvenu et je ne savais donc pas comment je pouvais venir en aide à ce jeune homme. Puis, après trois jours de recherche et de méditation approfondie, j’ai enfin pu découvrir un moyen de l’aider.»

Nikolaïev

En 5577 (1817), l’Admour Haémtsahi visita les colonies agricoles qu’il avait créées, afin de permettre aux Juifs de vivre à l’écart des grandes villes et des persécutions qui y étaient perpétrées. Il se rendit, dans un premier temps, dans la grande ville de Nikolaïev. Le jour de son arrivée, vers midi, il demanda soudain que l’on ferme les volets de la pièce dans laquelle il se trouvait et de reprendre toutes ses affaires. Il quitta ensuite l’endroit très rapidement.

Les ‘Hassidim rapportent que le Rabbi avait alors observé, par la fenêtre de cette pièce, le mauvais comportement des habitants de cette ville. En effet, Nikolaïev était une ville de loisirs, au bord de la mer, visitée par de nombreux touristes. Ses habitants affichaient une attitude libérée.

Observant tout cela, le Rabbi en fut très mécontent et il décida de quitter la ville immédiatement. Cet épisode eut une conséquence à long terme. Par la suite, aucun Rabbi de ‘Habad, en chaque génération, ne se rendit à Nikolaïev, pas même en traversant cette ville pour se rendre vers une autre destination, y compris quand il en résultait un très large détour. Ceci devint un principe établi, qui ne fut jamais remis en cause.

Dernières ablutions

Lors du repas du premier jour de la fête de Pessa’h 5702 (1942), à la table du Rabbi Rayats, ceux qui étaient chargés du service voulurent apporter l’eau des dernières ablutions, à la fin du repas, dans une coupe en argent, mais le Rabbi s’y opposa et il demanda que cette eau soit apportée dans un verre ordinaire. Il en expliqua la raison :
«Une fois, l’Admour Haémtsahi demanda à son père, l’Admour Hazaken :
‘De quelle manière effectuera-t-on les dernières ablutions, après la venue du Machia’h ? Quel sera le rôle de ces eaux purificatrices, lorsque se seront réalisés les termes du verset : ‘Je supprimerai l’esprit d’impureté de la terre’ ?’.

L’Admour Hazaken répondit à l’Admour Haémtsahi : ‘Après la venue du Machia’h, les eaux des dernières ablutions seront réservées à ceux qui auront accompli dans la pureté toutes les actions de ce monde.’»

Le Rabbi Rayats conclut : «C’est alors seulement que l’on se servira, pour les dernières ablutions, d’une coupe en argent.»